La RATP sort son chien-robot, Perceval, pour sécuriser ses ouvrages
INNOVATION•Au salon Viva Technology, de mardi à samedi, la RATP présente son chien-robot, Perceval. Quasi tout-terrain, il a pour mission principale d’assister les équipes de maintenance dans des tâches répétitives ou dangereusesNina Mir
L'essentiel
- La RATP déboule comme un chien dans un jeu de quilles au salon Viva Technology, de mardi à samedi à Paris, avec Perceval. Ce chien-robot, dont la phase d’expérimentation est presque finie, permet aux agents de ne "plus s’abîmer le dos" ou de faciliter la préparation des inspections.
- La régie est la première entreprise ferroviaire en Europe à utiliser ce chien-robot, développé par Boston Dynamics, une entreprise américaine. Un investissement car son coût d’achat est d’environ 75.000 euros.
Au bout d’une galerie souterraine de la future gare Saint-Maur-Créteil du Grand Paris Express, un chien campé sur ses jambes observe. A sa démarche et à la lumière qui l’accompagne. Quelque chose intrigue. Si c’est bien un chien, c’est surtout un robot, Perceval que la RATP sort. La régie va le présenter de mardi à samedi au salon Viva Technology, à Paris, au Parc des Expositions Porte de Versailles.
Perceval est imaginé comme un troisième œil pour les agents de maintenance. « Le chien-robot peut se rendre à la place de l’humain au bout du sous-quai pour vérifier l’état structurel et les points de désordre, c’est-à-dire les dysfonctionnements du site », explique Côme Berbain, directeur de l’innovation du groupe RATP. Ce robot à quatre pattes est aussi une solution pour que « nos agents ne s’abîment pas le dos, ne se cognent pas la tête dans les galeries, ne s’abîment pas tout court ! »
Caméras 360 degrés, interne et scanner
Tous les cinq ans, la RATP inspecte 34.000 ouvrages, 300 à 400 sites peuvent mettre à l’épreuve les agents en termes de santé et d’accessibilité. Le sous-quai est un exemple parfait d’ouvrage bas de plafond où il faut cheminer sur 75 mètres dans le métro et plus de 200 mètres dans le RER.
Outre ses quatre pattes, Perceval est doté d’une caméra 360 degrés pour photographier et établir des fichiers des problèmes relevés. Il possède également une caméra interne pour le téléguider à distance. Muni d’antennes qui améliorent la portée de son signal, le chien-robot est d’une grande fiabilité, selon le directeur de l’innovation. Un scanner peut être fixé sur sa tête pour radiographier les galeries et les visualiser en trois dimensions. Une vue d’ensemble qui facilite les préparations d’inspections. Fissuration, éclat de béton, vieillissement des ouvrages, relevé de température pour prévenir d’un incendie, Perceval permet aux agents d’observer tout en restant en sécurité.
« Nous devons avoir des outils pour soulager les tâches difficiles »
Acheté en novembre dernier à la start-up nantaise Intuitive Robots, Perceval a été développé par l’entreprise américaine Boston Dynamics spécialisée dans la robotique à usage minier et militaire. Solide et tout-terrain, le robot arrivera fin juin au terme de sa phase de test et pourra alors être industrialisé.
Hélène Bahezre, pilote du programme d'innovation RATP, justifie l’investissement de près de 75.000 euros sur Perceval par une diminution de la pénibilité. « Il y a malheureusement trop d’accidents de travail, le groupe souhaite également féminiser la maintenance. Nous devons avoir des outils pour soulager les tâches difficiles, nous souhaitons aussi faire face à l’allongement des carrières. Enfin, si cela nous permet d’inspecter des sites où nous ne pouvons nous rendre, la question du prix ne se pose plus car la sécurité de nos sites est une priorité. »
Au salon Viva Technology, la RATP accueillera une vingtaine de start-up sur son stand et, outre Perceval, présentera d’autres innovations comme le gant bionique ou l’exosquelette, toujours pour moins de pénibilité au travail.