Paris : Au 104, Molécule et son instrument contrôlé par la pensée
EXPERIMENTATION•Le musicien Molécule donnera mercredi en privé une performance totalement inédite : il jouera uniquement par la pensée de son nouvel instrument, nommé J.I.L.A.L.
L'essentiel
- Ce mercredi se tiendra au 104 à Paris, mais en privé, un concert de l’artiste Molécule, qui utilisera un instrument d’un nouveau genre : un casque qui décode en temps réel les signaux émis par le cortex visuel du cerveau, armé d’un ordinateur en forme de monolithe de 2,5 mètres de haut.
- Le casque s’appuie sur huit capteurs qui envoient des paramètres à l’instrument sur l’humeur, l’état, le stress, la concentration, etc.
- Le nouvel instrument de Molécule et Nextmind se peaufinera encore au fur et à mesure des performances lives des prochains mois, aux Nuits sonores à Lyon fin mai, à Toulouse et Marseille début juin, et enfin de retour à Paris pour le Peacock Festival mi-juillet.
C’est une première mondiale, nous dit-on. Mercredi 18 mai se tiendra au 104 à Paris mais en privé, pour une brochette de chanceux et chanceuses, un concert de l’artiste Molécule, qui utilisera un instrument d’un nouveau genre : un casque qui décode en temps réel les signaux émis par le cortex visuel du cerveau, armé d’un ordinateur en forme de monolithe de 2,5 mètres de haut.
Molécule lui a donné le nom de J.I.L, « un prénom non genré, car le futur est non genré », explique-t-il à 20 Minutes. Développé par Nextmind, société spécialisée dans les interfaces entre le cerveau et les machines, récemment achetée par Snapchat, le casque s’appuie sur huit capteurs qui envoient des paramètres à l’instrument sur l’humeur, l’état, le stress, la concentration, etc. Un instrument « sensible à l’émotion », explique Molécule, et « pas totalement contrôlable » : « J.I.L. me dépasse et on se prosterne un peu devant lui. Il faut jouer à un mètre de distance, et on entre en résonance tous les deux, dans une posture figée, concentrée, immobile. Les connexions se font ou ne se font pas. C’est très fragile, instable. Cela implique une concentration particulière, une concentration qui se rapproche d’un état méditatif. »
« C’est déconcertant de jouer sans les mains »
La musique contrôlée par la pensée diffère-t-elle de la musique qui passe par les mains, la bouche, bref, par tout le corps ? Oui et non, répond Molécule, qui qualifie le son d’ « imposant », un son qui « prend de la place » et « constamment modulé par les capteurs au cerveau » : « Ce qui change c’est la jouabilité, c’est déconcertant de jouer sans les mains, il en résulte une musique qui fluctue différemment. »
Un projet qui va comme un gant à Molécule, connu pour ses expérimentations sonores, mais plutôt dans des grands espaces que confiné dans un casque : au milieu de l’océan Atlantique, sur un chalutier, au Groenland, au large du Portugal, sur le bateau de Thomas Ruyant pour le Vendée Globe ou encore, sur le Phare hanté de Tévennec.
Un « tournant » ?
Financé par le programme de mécénat The Absolut Company Creation de Pernod Ricard France, le nouvel instrument de Molécule et Nextmind se peaufinera encore au fur et à mesure des performances lives des prochains mois, aux Nuits sonores à Lyon fin mai, à Toulouse et Marseille début juin, et enfin de retour à Paris pour le Peacock Festival mi-juillet.
« On n’a pas fait une performance à ce jour sans problème technique », confie l’artiste. Mais J.I.L. a un beau potentiel, veut croire l’artiste : « Cela peut donner beaucoup d’idées et marquer un tournant dans la naissance de nouvelles formes instrumentales. »