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Où en est l'enquête sur la mort de deux hommes sur le Pont-Neuf ?

Morts sur le Pont-Neuf à Paris : Que sait-on à propos de la mort de deux hommes ?

ENQUETEDimanche un peu avant minuit, un policier en patrouille a tiré sur une voiture en plein centre de Paris
Paris : Des policiers tirent sur un véhicule qui fonçait sur eux, deux morts
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Sur le Pont-Neuf, en plein centre de Paris peu avant minuit dans la nuit de dimanche à lundi, des policiers ont tiré sur une voiture qui a tenté de les percuter, tuant deux de ses occupants et blessant une troisième personne.
  • Les motifs du contrôle policier n’étaient pas encore établis lundi à la mi-journée, ni même la raison de la présence de la voiture quai des Orfèvres.
  • Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes. La première pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique », la seconde « du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et confiée à l’IGPN.

Sur le Pont-Neuf, en plein centre de Paris, des policiers ont tiré dimanche peu avant minuit sur une voiture qui a tenté de les percuter selon une source policière, tuant deux de ses occupants et blessant une troisième personne. Les faits se sont déroulés peu avant minuit, quelques heures après la réélection du président Emmanuel Macron fêtée au Champ-de-Mars​. 20 Minutes revient sur le drame alors qu’à ce stade de l’enquête les identités des trois occupants de la voiture, « défavorablement connus » des services de police, n’ont pas encore été confirmées.

Que s’est-il passé dimanche soir sur le Pont-Neuf ?

Selon le compte rendu d’intervention de la police, ce dimanche peu avant minuit, une patrouille de cinq policiers s’est dirigée vers une voiture garée en contresens, feux de détresse allumés, quai des Orfèvres sur l’île de la Cité, afin de le contrôler. Selon le parquet, alors que les policiers s’approchaient de l’avant de la voiture, celle-ci a démarré et « foncé vers l’un des fonctionnaires qui s’est écarté pour l’éviter », .

« Le seul » policier ​armé d’un fusil d’assaut a alors ouvert le feu sur le véhicule qui prenait la direction du Pont-Neuf. Selon une source policière, deux occupants du véhicule décèdent, le troisième est blessé. La voiture, de type Polo Volkswagen et de couleur sombre immatriculée à Paris, a terminé sa course sur le Pont-Neuf après être montée sur un terre-plein.

Un touriste égyptien, disant s’appeler El Sammak, a raconté à l’AFP qu’il se trouvait en terrasse à l’hôtel du Cheval blanc, située en haut du grand magasin de la Samaritaine, quand les faits se sont produits : « J’ai entendu (tirer) quatre balles. Quand j’ai regardé, j’ai vu un homme courir dix à quinze mètres. Puis il s’est écroulé. Apparemment il n’était pas le conducteur, c’était un passager ».

Qui était dans le véhicule ?

Le conducteur âgé de 25 ans, retrouvé inerte au volant, et son passager avant, 31 ans, découvert allongé sur le sol à droite de la voiture, sont décédés sur place malgré les soins prodigués par les services de secours. Leurs identités n’ont pas encore été confirmées mais ces deux hommes étaient « défavorablement connus de services de police, entre autres pour stupéfiants », selon une source proche du dossier. « Un homme de 42 ans, passager arrière du véhicule, a quant à lui été blessé sans que son pronostic vital ait été engagé », a indiqué le parquet de Paris. Il est, lui, inconnu des services de police, selon une source policière.

Pourquoi le policier a-t-il déjà été entendu « Police des polices » ?

« Le policier susceptible d’être l’auteur des coups de feu a fait l’objet, après sa sortie de l’hôpital, d’une première audition par l’IGPN » à l’aube, a précisé le parquet. Le fonctionnaire, qui était équipé d'un HKG36 [fusil d'assaut utilisé par l'armée allemande et acheté en urgence aux policiers et aux gendarmes après les attentats du 13 novembre 2015] a été entendu dans la nuit de dimanche à lundi, vers 4h30, au siège de l’ Inspection générale de la police nationale (IGPN, « Police des polices »), systématiquement saisie dès qu’un agent fait usage de son arme. Ce document ne précise pas s’il s’agit d’une audition simple ou d’une garde à vue.

A noter que le policier est membre d'un groupe d'appui de nuit au sein de la Compagnie de Sécurisation de la Cité (CSC). Cette unité est responsable de la protection de la caserne de la Cité, abritant le siège de la préfecture de police, ainsi que d'autres sites dépendant de la préfecture. Les quatre collègues du tireur ont, quant à eux, été conduits dans les locaux de la police judiciaire parisienne.

Où en est l’enquête ?

La procureure de Paris Laure Beccuau est arrivée sur les lieux du drame vers 1h30, avant de repartir une heure plus tard. Un important dispositif policier a été déployé aux abords. A la lumière de lampes torches et sous les lampadaires, sur le pont dominée par la statue équestre d’Henri IV, la police scientifique s’est affairée autour des deux corps à terre, recouverts de draps blancs, l’un étant sur un trottoir et l’autre sur la chaussée près du véhicule. Selon les premiers éléments de l’enquête, qui ont notamment permis d'écarter rapidement la piste terroriste, une dizaine de cartouches ont été tirées dont « cinq ou six impacts ayant atteint les individus ».


Notre dossier sur l'IGPN

Ce lundi, le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes. La première pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique » porte sur les circonstances d’un possible refus d’obtempérer et a été confiée au premier district de police judiciaire. La seconde enquête a été ouverte « du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et confiée à l’IGPN. Elle devra notamment déterminer si le policier a agi en état de légitime défense.

« Des investigations techniques et scientifiques ont également été sollicitées afin de mettre au jour les circonstances des tirs qui ont entraîné la mort et les blessures des occupants du véhicule », a précisé le parquet.