Les lapins ne sont plus classés comme des nuisibles à Paris

Paris : Les lapins ne sont plus classés comme des nuisibles

QUOI DE NEUF DOCTEUR ?Dans un arrêté pris par le préfet de police de Paris, les lapins de garenne avaient été classés comme espèces nuisibles. Et ce, en raison des dégâts qu'ils auraient occasionné, notamment sur les pelouses des Invalides
Floréal Hernandez

F.H. avec AFP

Ils vont pouvoir redormir sur leurs deux oreilles. Les lapins ne sont plus classés comme une espèce nuisible, par le préfet de police de Paris. Il vient d’abroger l’arrêté, pris le 25 juin 2021, qui visait à « prévenir les dommages aux différentes formes de propriété causés par la prolifération du lapin de garenne » et constatait « qu’il n’existe à ce jour pas de mesure alternative efficace durablement pour prévenir ces dégâts ».

Le préfet de police Didier Lallement avait notamment fait état d’une dégradation sur 5.000 m² d'installations d’arrosage et de pelouse aux Invalides, des dommages qu’il avait évalués à 15.000 euros.

Le coût des dégâts chiffré « sans aucune preuve »

Cet arrêté aurait dû prendre effet à partir du 1er juillet 2021 jusqu’au 30 juin 2022 mais son application avait été rapidement suspendue le 21 juillet par le tribunal administratif de Paris, après le recours en urgence de l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), laissant un peu de répit aux animaux. L’association avait fait valoir à l’audience que « la destruction des lapins de garenne serait définitive et irréversible alors même qu’ils sont menacés d’extinction en France métropolitaine et en très fort déclin dans le département de Paris ».

Avant même l’audience sur le fond, la préfecture de police (PP) a décidé d’abroger son arrêté par un nouvel arrêté daté du 2 février, révélé par Le Parisien et consulté par l’AFP.

« Tous les chiffres avancés par la PP ne sont pas justifiés », affirme Amandine Sanvisens, présidente de PAZ, notamment le coût des dégâts, chiffré « sans aucune preuve ». « On se bat pour une cohabitation pacifique avec les animaux qui vivent en ville et on souhaite mettre en avant des méthodes non létales », ajoute-t-elle, en demandant « d’arrêter de tuer des animaux dès qu’ils nous dérangent, c’est cruel et pas efficace ».