EMPLOIComment le Loir-et-Cher et Troyes veulent attirer les Franciliens

Paris : Comment le Loir-et-Cher et la ville de Troyes cherchent à attirer les Franciliens sur leur territoire

EMPLOIAprès la période de crise sanitaire, de nombreux Parisiens souhaitent quitter la capitale. Pour attirer cette population et redynamiser leur territoire, certaines collectivités locales se lancent dans des campagnes de pub dans le métro
Justine Le Pourhiet

Justine Le Pourhiet

L'essentiel

  • Le 7 avril, le Loir-et-Cher organise un job dating pour recruter des personnels de santé d’Ile-de-France afin de remédier au désert médical dans son département.
  • Après la période de crise sanitaire, de nombreux Parisiens souhaitent quitter la capitale et des territoires en manque de main-d’œuvre ont sauté sur l’occasion.
  • Des villes comme Troyes ont également mis en place des campagnes publicitaires et de recrutements à Paris. Afin de mieux cibler leur public, certains d’entre eux comme le Loir-et-Cher ont fait appel au site paris-jetequitte.com.

Attirer les Parisiens pour redynamiser son territoire. C’est avec cet objectif que le département du Loir-et-Cher (dans le Centre-Val-de-Loire) organise un job dating réservé aux professionnels de santé dans la capitale le 7 avril, en partenariat avec le site Internet paris-jetequitte.com. Ce département profite de sa proximité avec l’ Île-de-France pour mener cette campagne de recrutement. « Nous, l’idée, c’est d’attirer. Il y a urgence, la désertification médicale est une réalité », explique la directrice de l’agence d’attractivité du Loir-et-Cher, Karine Gourault. Il est prévu lors de la journée d’entretiens, que la salle soit à l’image du département afin de plonger les professionnels dans l’atmosphère du territoire.

Cette opération, spécifique au domaine de la santé, n’est pas la seule mise en place par le département. Celui-ci tente depuis un an de cibler tous les Franciliens : « Il y a beaucoup d’opportunité d’emplois chez nous, mais notre population est vieillissante », précise Karine Gourault. Les Loir-et-Chériens ne suffisent plus, l’agence d’attractivité mise donc sur le désir des Parisiens d’échapper à la capitale après la crise sanitaire, et sur un coût de l’immobilier plus faible pour remédier aux difficultés de recrutement.

« Le télétravail est désormais répandu, les Parisiens sont donc plus enclins à chercher une résidence qui se trouve à moins de deux heures de la capitale », constate Karine Gourault. Lors de cette journée, il sera précisé aux éventuels futurs habitants qu’ils seront accompagnés pour « trouver une école, un logement et même un emploi pour le conjoint, tout ça gratuitement », détaille Kelly Simon, la cofondatrice de paris-jetequitte.com.

Les Parisiens souhaitent partir et les départements en profitent

Comme le Loir-et-Cher, de nombreux autres départements, communes et entreprises tentent eux aussi d’attirer les Franciliens sur leur territoire et lancent des campagnes publicitaires dans la capitale. Mi-février, c’est le bailleur social Mon Logis qui placardait dans les stations de métro des affiches indiquant : « Vous êtes à 1h30 de votre avenir. » Et voulait ainsi mettre en avant la ville de Troyes et les job dating organisés par le bailleur, à travers un QR code.

Moins attractive, Troyes (Grand-Est) n’attire pas autant les regards que la capitale. « Effectivement, un vrai travail de notoriété est à réaliser, constate la cofondatrice de paris-jetequitte.com. Pour autant les autres territoires ont eux aussi besoin de talent pour dynamiser leur économie. Les départements nous sollicitent pour gérer leur campagne de communication car ils ont besoin de faire connaître leurs atouts auprès des Parisiens pour les toucher. »

Kelly Simon assure que la tendance de visites sur son site ne faiblit pas, ce qui attesterait de la volonté toujours présente des Parisiens de déménager. « Notre audience a doublé depuis la crise sanitaire et les décisions se prennent en moins d’un an, alors qu’auparavant les Parisiens attendaient deux voire trois ans avant de partir », poursuit-elle. Si ces publicités ou job dating restent pour la plupart des expérimentations, la directrice de l’agence d’attractivité du Loir-et-Cher compte en cas de succès « lancer de nouvelles campagnes à Paris et essayer de cibler également d’autres métropoles ».