CRACKAGEManifestation des habitants et commerçants de la porte de la Villette

Crack à Paris: Manifestation ce week-end des habitants et des commerçants de la porte de la Villette

CRACKAGELe tribunal administratif a récemment rejeté le recours des mairies de Paris, Pantin et Aubervilliers, visant à obliger l’Etat à proposer un hébergement et un suivi médico-social à tous les consommateurs de crack
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Environ 300 personnes ont manifesté et des commerçants ont baissé leur rideau samedi à Aubervilliers et Pantin pour exprimer leur colère, six mois après le déplacement de toxicomanes dans un square à Paris, en lisière de la Seine-Saint-Denis. Des dizaines de commerçants ont tiré leur rideau pendant quelques minutes au passage du cortège qui avait, un peu plus tôt, assisté à l’inauguration fictive du « quartier de la défonce » par des comédiens juchés sur une estrade.

« On crack »

« On crack », était-il écrit sur les pancartes brandies. Le quartier populaire des Quatre-Chemins, à cheval sur ces deux villes, est voisin du square de la porte de la Villette où vivotent dans des conditions déplorables des accros au crack, dérivé fumable, bon marché et très addictif de la cocaïne. « Ils sont partout et demandent de l’argent sans cesse, ça dérange les clients, on a perdu beaucoup de clients à cause de ça », témoigne Mohamed Ali, 28 ans, serveur dans un restaurant.

Depuis le déplacement des toxicomanes, piloté en septembre par la préfecture de police de Paris pour soulager les Jardins d’Éole (XVIIIe), précédent point de regroupement, les deux revendications majoritaires des riverains restent inchangées : « Soignez-les ! Protégez-nous ! ». « Ça me dérange qu’ils soient là, ils ne font que boire et fumer là-bas », confie Moussa Keita, traducteur de 27 ans. « Il faut que les autorités prennent leurs responsabilités », ajoute-t-il, reflétant le sentiment général. « Les gens sont obligés d’accepter les conséquences des directives gouvernementales » alors que le quartier cumule déjà « de grandes difficultés sociales », s’insurge Thierry Chevallier, habitant là depuis 37 ans.

Des manifestants ont également dénoncé le déplacement houleux dans le campement du candidat d’extrême droite Éric Zemmour vendredi, fustigeant toute « récupération politique » face à la « souffrance » de la population et la « détresse » qui règne dans le square. Lundi, le tribunal administratif avait rejeté le recours des mairies de Paris, Pantin et Aubervilliers, ainsi que du département de Seine-Saint-Denis, visant à obliger l’Etat à proposer un hébergement et un suivi médico-social à tous les consommateurs de crack installés dans le square.