Île-de-France : Des militants pour le climat s’introduisent sur le tarmac de l’aéroport du Bourget
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE•Le trafic n’a pas été interrompu selon les responsables de l’aéroport20 Minutes avec AFP
Des militants écologistes se sont brièvement introduits, ce vendredi, sur le tarmac de l’aéroport d’affaires du Bourget pour dénoncer « l’irresponsabilité des ultra-riches » face à la crise climatique et l'« hypocrisie du gouvernement ».
Après avoir découpé une partie du grillage à la scie circulaire, quelques militants vêtus de combinaisons blanches sont très brièvement entrés sur le tarmac pour installer devant un jet privé de grandes effigies représentant le président de la République, Emmanuel Macron, trinquant au champagne avec un personnage coiffé d’un haut-de-forme. « Les riches volent, notre avenir s’envole », pouvait-on lire sur les panneaux rapidement enlevés par le personnel du Bourget.
« Les riches hypothèquent les conditions de vie sur Terre »
Le groupe ADP, gestionnaire du Bourget qui se revendique le premier aéroport d’affaires d’Europe, a indiqué que le trafic aérien n’avait pas été interrompu, condamnant cette action qui « met en jeu la sécurité aéronautique ainsi que celle des manifestants eux-mêmes ». Le groupe, précisant qu’un militant avait été interpellé, a indiqué son intention de porter plainte. Au même moment à l’extérieur des grilles de l’aéroport, quelques dizaines d’autres militants d’Extinction Rebellion, Alternatiba Paris et Attac rampaient sur le sol, couverts d’une mélasse symbolisant le pétrole.
Le Bourget « est le symbole du train de vie de ces super riches qui ne voyagent pas en train ou en avion de ligne mais dans leurs petits jets privés », a déclaré à l’AFP « Efé », parlant au nom d’Extinction Rebellion. « Avec leur mode de vie – et les jets privés en sont un exemple criant –, les riches hypothèquent les conditions de vie sur Terre de l’ensemble de la population mondiale », a ajouté Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba Paris.
Les manifestants demandent une taxation renforcée
Et « dans le même temps, le gouvernement préfère mettre l’accent sur les gestes individuels, faisant peser à tort une responsabilité climatique aux classes moyennes et populaires dont l’impact personnel apparaît pourtant faible », ont insisté les trois organisations dans un communiqué. Face à ces critiques, elles appellent le gouvernement, qu’elles accusent d'« hypocrisie », à prendre des mesures « ambitieuses » pour que les plus riches « paient la facture de la crise climatique et sanitaire ».
Elles réclament notamment que la présidence française de l’UE fasse pression pour que le projet européen de taxation du kérosène des vols à l’intérieur à l’UE inclue les jets privés. De manière plus générale, elles plaident pour une taxation renforcée des grands patrimoines.
Ce n’est pas la première fois que des militants écologistes ciblent l’industrie aérienne, particulièrement sous pression pour se décarboner. Ainsi, en juin 2020, une vingtaine de militants d’Extinction Rebellion s’étaient introduits sur une piste de l’aéroport d’Orly, interrompant brièvement l’activité. Lors d’une action en mars 2021, des militants de Greenpeace avaient partiellement repeint en vert un Boeing d’Air France qui stationnait sur le tarmac de Roissy.