Paris : Un morceau de métro dans votre salon ? C’est possible !
TOUT DOIT DISPARAITRE•La RATP met son mobilier réformé aux enchères jusqu'au 3 décembreGuillaume Novello
L'essentiel
- Jusqu’au vendredi 3 décembre, la RATP organise une vente aux enchères en ligne de son mobilier réformé.
- Parmi les 215 lots à acquérir, on trouve des plaques signalétiques, des carreaux de céramique, des portes de métro, les fameux sièges Akiko, etc.
- L’intégralité des bénéfices ira au recueil social de la RATP.
Métro, boulot, dodo mais depuis chez soi. Grâce au télétravail et à cette vente aux enchères de la RATP*, c’est désormais possible. Jusqu’au 3 décembre, vous pouvez acquérir un des 215 lots proposés pour transformer votre salon en rame de métro vintage. Parmi les pièces à acquérir, on trouve des plaques signalétiques (beaucoup), un panneau « Métropolitain » de style Guimard, des carreaux de céramique pour un effet métro assuré dans votre cuisine, des portes de métro, les fameux sièges Akiko tout en rondeurs, ou encore des grands « M » jaune (qui n’est pas, rassurez-vous, celui de l’enseigne de restauration rapide).
« Cette vente est le résultat d’une réflexion à plusieurs avec à l’initiative, les équipes de maintenance », déroule Jean Rouzaud, directeur du département Maintenance des équipements et systèmes des espaces à la RATP. Les agents ont pour mission de stocker les anciennes pièces en cas d’éventuelle réutilisation. Or les stocks augmentant, une partie d’entre eux est destinée au recyclage. Et « les équipes se sont dit que certaines pièces pourraient intéresser nos voyageurs et c’est vrai que j’ai eu souvent des échos de clients qui me demandaient si on ne vendait pas du mobilier, raconte le directeur. C’est comme ça que l’idée a germé. »
Les bénéfices pour le Recueil social
Mais c’est pas le tout d’avoir l’idée, il faut aussi la mettre en pratique. Les agents de maintenance ont donc sélectionné les objets à présent inutiles pour la RATP et donc utiles à la revente. En raison du Covid-19, cette phase a pris un an. « Ensuite, la commissaire-priseur de la maison Ader a finalisé la sélection des lots, précise Jean Rouzaud. C’est très difficile pour nous d’estimer la valeur des pièces, c’est pourquoi on a laissé la main à la maison de ventes pour établir la fourchette de prix. »
Pour l’acheteur, c’est une occasion unique d’obtenir un équipement ou une pièce authentique et pour la RATP, c’est l’occasion d’une bonne action car les bénéfices de la vente, que Jean Rouzaud estime sans certitudes à « quelques dizaines de milliers d’euros », iront au Recueil social, « une structure interne de lutte contre la grande exclusion ». « Lors de la constitution de la vente s’est posée la question du fléchage des bénéfices, raconte le directeur maintenance. Comme cela n’allait pas révolutionner les comptes de l’entreprise, le mieux nous a semblé de nous tourner vers une action caritative, et le choix de la RATP s’est porté vers le recueil social. »
Le Pili est tendance
Afin de guider l’enchérisseur, voici la préférence de Jean Rouzaud : « Il y en a un lot pour lequel j’ai un faible, mais pour lequel je n’enchérirai pas parce que je n’ai pas la place chez moi et qu’il pèse 120 kg, c’est le Pili [plan indicateur lumineux d’itinéraires]. Car ça montre l’ingéniosité de nos prédécesseurs qui, il y a plusieurs dizaines d’années, grâce à de simples câbles et ampoules, parvenaient à fournir une information voyageur de qualité ». En revanche le Pili n’est pas garanti en état de marche. « Pour le faire fonctionner, il faudrait le recâbler et le mettre aux normes », précise le directeur Maintenance.
Et si vous ratez la vente, sachez que la RATP n’écarte pas de renouveler l’expérience. « Si jamais, c’est un succès avec une appétence forte des clients, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas rééditer ce genre d’opérations », conclut Jean Rouzaud. A vos enchères !
*Vente aux enchères en ligne du 26 novembre au 3 décembre sur drouot.com