« INJURE PUBLIQUE »Un maire condamné pour avoir comparé la police à celle de Vichy

Hauts-de-Seine : Le maire de Colombes condamné à une amende pour avoir comparé la police à celle de Vichy

« INJURE PUBLIQUE »L’élu avait déclaré que les policiers de la rafle du Vel d’Hiv « sont les ancêtres de ceux qui aujourd’hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers »
20 Minutes avec AFP

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Ses déclarations avaient fait réagir la classe politique. Le maire EELV de Colombes (Hauts-de-Seine) Patrick Chaimovitch a été condamné mardi à une amende de 3.000 euros par le tribunal de Nanterre pour avoir comparé le « zèle » des policiers et gendarmes qui « traquent les migrants » à celui de « leurs ancêtres » ayant « mis en œuvre la rafle du Vel d’Hiv ».

Lors d’une cérémonie de commémoration de la rafle à Colombes le 19 juillet 2020, l’élu de 64 ans avait déclaré : « Les policiers français, les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d’Hiv et d’autres rafles après et ailleurs sont les ancêtres de ceux qui aujourd’hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers ».

« Quand on est dans un discours, il faut résumer »

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé des « propos scandaleux et insupportables » et porté plainte pour « injure publique » envers la police et la gendarmerie nationales A l'audience en mai, le ministère public avait requis une amende de 3.000 euros contre l’élu, estimant qu’avec ces propos, « on traite les policiers français, en comparant leur corps sous Pétain et leur corps actuel, de fils de collabos ».

« Quand on est dans un discours, il faut résumer. J’ai eu tendance à ramasser un certain nombre de propos », avait indiqué Patrick Chaimovitch à la barre, ajoutant « comprendre que la phrase soit ambiguë et ait pu être mal perçue ».

Les 16 et 17 juillet 1942, sous le régime de Vichy, quelque 13.000 juifs ont été arrêtés à leur domicile par des policiers et gendarmes français avant d’être rassemblés au Vélodrome d’Hiver pour être envoyés en camp de concentration, d’où beaucoup ne sont jamais revenus. Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac avait été le premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans les déportations de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.