La lutte contre le crack s’invite au menu des discussions du Conseil de Paris
DROGUE•Après l’évacuation des « crackeurs » du jardin d’Eole (19e arrondissement), la lutte contre la toxicomanie sera abordée en Conseil de Paris. « Nous ne jouerons plus le jeu de la colline du crack », fait valoir Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne HidalgoAude Lorriaux
L'essentiel
- Les conseillers de Paris vont discuter mercredi de la prise en charge des « crackeurs » de la capitale, après l’évacuation des toxicomanes du parc le 30 juin dernier.
- La question inquiète jusque chez les alliés de la maire de Paris. « L’Etat ne fait pas assez mais je pense que la ville pourrait faire plus », a estimé vendredi Fatoumata Koné, présidente du groupe « Écologiste de Paris ».
- La ville attend un feu vert du gouvernement pour créer de nouvelles salles de consommation de drogue à moindre risque.
Un débat sur le crack et la situation aux abords des jardins d’Eole aura lieu mercredi matin en Conseil de Paris. Objectif : trouver une solution au problème d’insécurité de ce quartier du 19e arrondissement, et plus généralement discuter de la prise en charge des « crackeurs » de la capitale, après l’évacuation des toxicomanes du parc le 30 juin dernier.
Car aucun lieu n’a été désigné pour les prendre en charge, tandis qu’au sommet de l’Etat, ministres de la Santé et de l’Intérieur s’opposent le sujet de l’ouverture de nouvelles salles de consommation à moindre risque, solution préférée par la mairie. « Il n’y a pas d’autre solution que de créer un réseau de salles de prise en charge », a expliqué à 20 Minutes Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, en marge d’une conférence de presse.
Le groupe LR, lui, aimerait voir les toxicomanes hospitalisés sous contrainte. « Hidalgo est présidente des hôpitaux de Paris, elle peut demander l’hospitalisation sous contrainte des mineurs », fait valoir la présidente du groupe, Rachida Dati. « On les a enfermés dans les jardins d'Eole et un mois après on les remet dehors. Que s’est-il passé dans les discussions pendant un mois ? », demande un de ses lieutenants, Nicolas Jeanneté.
« Nous n’avons aucun pouvoir »
La question inquiète jusque chez les alliés de la maire. « L’Etat ne fait pas assez mais je pense que la ville pourrait faire plus », a estimé vendredi Fatoumata Koné, présidente du groupe « Écologiste de Paris ».
« La maire est présidente du conseil de surveillance de l’AP-HP, qui est une fonction honorifique. Nous n’avons aucun pouvoir. L’ARS et les hôpitaux sont déjà mobilisés. Ce que veut LR c’est l’enfermement sous contrainte. Dans notre pays, l’injonction de soins est décidée par la justice », répond Emmanuel Grégoire, qui estime que cela ne résout qu' « une toute petite partie du problème ».
La mairie refuse aussi de déplacer le problème place Auguste-Baron sous le périphérique (19e) ou sur les friches ferroviaires du nord-est parisien, comme le proposent ses partenaires. « Nous ne jouerons plus le jeu de la colline du crack », fait valoir Emmanuel Grégoire, qui attend donc un feu vert du gouvernement pour mettre fin à ce blocage qualifié « d’ubuesque ».