URBANISMELa Défense rêve son avenir en vert avec plusieurs architectes

Passerelles vertes, immeubles d’habitation… Le quartier de La Défense imagine son avenir avec plusieurs architectes

URBANISMEPlusieurs cabinets ont été sollicités par un organisme privé pour créer le futur du quartier
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

L'essentiel

  • Groupama Immobilier a sollicité cinq cabinets d’architecte pour rendre La Défense plus attractive.
  • Les différentes propositions imaginent des jardins et des sentiers suspendus au milieu des tours.
  • Ces projets, qui doivent encore être discutés avec les pouvoirs publics, sont très loin d’être concrétisés.

Déserté pendant les confinements successifs, le quartier d’affaires de La Défense, situé dans l’ouest parisien, a vu son modèle fortement questionné. L’essor du télétravail a en effet mis en lumière son défaut historique, à savoir son manque d’attractivité au-delà du simple business. Pour tenter de changer cette image, Groupama Immobilier, propriétaire de la future tour « The Link », a fait appel à cinq cabinets d’architectes. Ces derniers avaient pour consigne d’imaginer un futur parcours urbain aérien entre les immenses tours, sur le modèle de la « High Line » de New York, ou des parties aériennes de la Coulée verte à Paris.

Dans l’esprit de Groupama, ce « Chemin » (nom choisi pour le concept) devrait à la fois proposer « un accès facilité depuis les villes voisines et une circulation entre les tours (…) des promenades, des circuits de mobilités douces et des parcours sportifs (….), des espaces de restauration ou de commerce en altitude (…), des ruisseaux, des bassins ». Dévoilés ce mercredi, les différents projets se sont donc attelés à répondre à ce cahier des charges. 20 Minutes vous présente les idées les plus marquantes.

Un « Anneau » vert gigantesque

Pensé par le cabinet Enia, cet « Anneau » de près de 4 km de long consisterait en un chemin piéton surélevé et végétalisé tout autour de la Défense. Il viendrait se poser au-dessus du boulevard circulaire routier qui délimite le quartier. Des « portes » permettraient aux habitants des villes voisines (Courbevoie, Puteaux, Nanterre) d’accéder facilement à ce nouvel espace. Enfin, cet « Anneau » s’élargirait par endroits afin de proposer des « places urbaines suspendues » pouvant accueillir des commerces ou des parcs.

L'Anneau apporterait de nouveaux cheminements pour les piétons et vélos dans le quartier.
L'Anneau apporterait de nouveaux cheminements pour les piétons et vélos dans le quartier.  - Enia Architectes

Des « Piles » pour connecter les tours

Imaginé par ChartierDalix, un système de structures plus ou moins grandes, baptisés « Piles », permettrait de circuler facilement d’une tour à une autre. Ces petites tours métalliques associées à des passerelles pourraient être arborées et offrir ainsi un espace extérieur plus accueillant que la dalle de béton aux salariés du quartier.

Les piles permettraient de relier plusieurs tours via des passerelles.
Les piles permettraient de relier plusieurs tours via des passerelles.  - ChartierDalix

Un nouveau boulevard urbain au cœur de La Défense

Et si La Défense accueillait de nouveaux habitants ? Avec son projet baptisé « L’Avenue », Christian de Portzamparc propose de réinvestir la grande esplanade du quartier en y construisant des petits immeubles en bois. Ces derniers comporteraient des appartements et des commerces, afin de créer une nouvelle vie de quartier en plein milieu des tours.

Vue de l'avenue urbaine de la Défense imaginée par Christian de Portzamparc.
Vue de l'avenue urbaine de la Défense imaginée par Christian de Portzamparc.  - 2Portzamparc

Des projets à la finalité encore floue

Ces vues d’architecte, qui peuvent faire rêver, restent pour l’heure un pur exercice de style réalisé à la demande d’une entreprise privée. Aucun chiffrage ou calendrier précis n’est évoqué. Sollicité par 20 Minutes, l’établissement public Paris-La Défense, qui gère l’aménagement du quartier, rappelle en outre qu’il « n’a été ni informé ni associé à la démarche engagée par Groupama Immobilier ». Pas de quoi désarçonner l’entreprise, qui assure vouloir « approfondir » son projet avec les décideurs publics d’ici à fin 2021, afin de pouvoir le concrétiser à terme.