La Samaritaine drague les millénials avec son nouveau look instagrammable
SHOPPING•Fermée depuis 16 ans, la Samaritaine rouvre ses portes au public ce mercredi. Entièrement rénové, le grand magasin mise sur une offre « mix and match » pour séduire les jeunes actifsMarion Douzet
L'essentiel
- Pour faire son entrée en beauté dans le XXIe siècle, la Samaritaine, fraîchement rénovée, affiche modernité et audace, afin de séduire les jeunes actifs.
- L’établissement veut se distinguer des autres grands magasins avec une offre adressée aux jeunes actifs, notamment du « clean beauty » sur 80 m2, et le premier corner Shinzo green de France.
- Différents spots sont pensés pour que les millénials se prennent en selfie et diffusent eux-mêmes le nouveau visage de cet emblématique magasin parisien.
La Samaritaine n’a pas seulement fait peau neuve, mais aussi quitté le XIXe siècle pour entrer pleinement dans le XXIe, et séduire les jeunes adultes de 2021. À Paris, le grand magasin emblématique s’est donné pour défi d’ouvrir un lieu tendance et innovant, décalé par rapport à ses concurrents Galeries Lafayette, Printemps Haussmann ou BHV.
La Samaritaine, propriété LVMH, était fermée depuis 16 ans, le temps de réaliser des travaux pour raisons de sécurité. Après l’épisode du coronavirus qui a encore retardé la réouverture, elle accueillera de nouveau ses clients et clientes ce mercredi. Deux bâtiments composent le magasin : le côté Pont-Neuf, plus classique, et le côté Rivoli, une sorte d’immense concept store avec un style industriel et dédié au streetwear.
La Samaritaine à la conquête des réseaux sociaux
Les jeunes ne peuvent pas se passer de leur smartphone (ils passent dessus en moyenne quatre heures par jour pour la génération Z, selon une étude américaine citée par Mouv.fr), un élément qui n’a pas échappé à la Samaritaine. L’établissement indique avec des panneaux les prises de vues conseillées par des photographes professionnels pour réaliser son selfie sous le meilleur angle. Des décors ont aussi été pensés pour ces photos. Les millénials devraient apprécier cette attention, et ainsi participer eux-mêmes à bâtir la notoriété du lieu en postant leurs clichés sur Instagram et TikTok.
Devant la vitrine de la boutique Loulou, les addicts du selfie solo ou en groupe pourront se prendre en photo comme s’ils étaient en terrasse. Pour les amateurs d’argentique, il y a un photomaton pour immortaliser sa journée. Cette boutique, du nom de Marie-Louise Jaÿ, fondatrice de la Samaritaine avec son époux Ernest Cognacq, regroupe de nombreux objets insolites et accessoires divers. Un point fort de la Samaritaine, où dénicher un cadeau d’anniversaire original, soigné et démarqué, accessible à tous les budgets.
Vers un mode de consommation responsable et écolo
Le lieu traduit bien l’esprit de l’établissement : s’adresser aux jeunes actifs et aller à contre-courant d’un rythme de vie toujours plus effréné. Les objets proposés par Loulou, chinés soigneusement par la Samaritaine, produits en édition limitée ou encore designés en exclusivité, traduisent le retour à l’unicité et l’abandon de l’uniformité et des conventions. Le magasin veut se distinguer, dans les deux sens du terme. Affirmer des exigences de qualité et choisir le long terme plutôt que succomber à la facilité de la fast fashion, et construire une identité unique et décalée. La Samaritaine veut s’inscrire dans l’ère du temps et être un lieu de vie plus qu’un simple magasin.
Côté Rivoli, l’enseigne convoite une nouvelle fois les ados et jeunes adultes avec son corner Shinzo green qui propose des sneakers « éthiques ». Mais pour l’occasion les Nike, Adidas et autres doivent respecter l’un des cinq critères suivants : produites avec des matériaux recyclés, être vegan, fabriquées localement, bio ou reconditionnées. Cette exclusivité Samaritaine permet au grand magasin de se distinguer avec une offre – non disponible en ligne ni dans les autres boutiques Shinzo – toujours plus exigeante, conformément aux attentes de jeunes urbains désireux de diminuer l’impact écologique de leur consommation.
Six cents marques ont été sélectionnées par la Samaritaine. Les différents espaces sont organisés en « mix and match » afin de décloisonner la mode. Un sac Prada côtoie une marque émergente, parfois moins connue et plus abordable, comme Nanushka.
Au niveau -1, les clients accéderont au plus grand corner beauté d’Europe, développé sur 3.400 m2, dont 80 m2 dédiés au « clean beauty », des produits recherchés notamment par ceux qui se préoccupent de la composition des produits qu’ils achètent. Parmi les services proposés, Dior ouvrira le bal des masterclass de maquillage données gratuitement par des professionnels du make-up, avant que d’autres marques renommées ne prennent la suite de ces ateliers.
Entre selfie et self-care, trouver son propre style
Pour les jeunes actifs et actives débordés, la Samaritaine souhaite un accueil et un service complet : il sera donc possible de faire sur place son shopping mais aussi sa coiffure, ses ongles, ou même de profiter d’un moment détente dans le spa de 400 m2. Certaines marques sont vendues en exclusivité France à la Samaritaine, notamment les Coréennes Sk-II et Sulwhasoo, très recherchées.
Les jeunes actifs surbookés des bureaux alentour pourront déjeuner dans l’un des 12 points de bouche de l’établissement. Entre des jus frais, des sandwichs au caviar, un luxueux restaurant, une boulangerie, il y aura le choix. Sous la verrière, l’espace restauration Voyage alterne entre restauration, afterwork et cocktails.