Paris : Véligo lance son biporteur, un vélo-cargo qui en a dans le caisson
TEST•« 20 Minutes » a testé le Véligo biporteur, un des trois types de vélo-cargos proposés à la location par Ile-de-France Mobilités
Guillaume Novello
L'essentiel
- Depuis décembre Ile-de-France Mobilités a commencé à déployer des vélo-cargos à la location.
- Ceux-ci sont de trois types : le triporteur, le rallongé et le biporteur. C’est ce dernier modèle que 20 Minutes a pu tester pendant deux semaines.
- Ce vélo-cargo à assistance électrique se révèle très pratique et facile à conduire. Il remplace avantageusement une voiture en milieu urbain.
C’est la tendance du moment dans le monde de la petite reine. Et comme Ile-de-France Mobilités ne veut pas finir dans la voiture-balai, il a décliné son célèbre Véligo en vélo-cargo. Trois modèles sont ainsi proposés à la location : le triporteur, avec trois roues et un caisson devant le guidon, disponible à la souscription depuis décembre et dont la livraison a débuté mercredi 3 mars, le rallongé avec un long porte-bagages arrière pour transporter deux enfants et le biporteur que 20 Minutes a pu tester pendant deux semaines, dont les souscriptions démarrent ce lundi 22 mars.
Comme son aîné Véligo, le biporteur arbore une belle couleur bleu ciel et surtout dispose d’une (indispensable) assistance électrique, nous y reviendrons. De prime abord, du fait de son poids et de sa longueur causée par la présence d’un caisson entre le guidon et la roue avant, le biporteur paraît encombrant et peu maniable. Ce qu’il n’est pas, une fois qu’on l’enfourche. En effet, à condition de regarder un peu devant soi, le véligo-cargo se manœuvre facilement et il suffit de quelques dizaines de mètres pour se sentir à l’aise. Bien sûr on ne pourra pas se faufiler entre les voitures à l’arrêt comme sur un vélo standard, mais on peut sans-problème emprunter les pistes cyclables, voire doubler sur celles-ci.
Jusqu’à deux enfants dans le caisson
Et qui dit vélo-cargo dit cargo et donc transport de marchandises. Ce qui est rendu possible par ce fameux caisson protégé par une bâche et « permettant de transporter jusqu’à 60 kg » nous assure le communiqué de presse d'IDF Mobilités. On peut donc y transporter des courses, des bagages, et des enfants, au nombre de deux maximum, grâce à la présence d’une banquette et de deux harnais de sécurité. Lénie, 4 ans, qui a eu l’occasion d’effectuer une virée dans le caisson du biporteur témoigne : « C’est trop bien ». Et, après utilisation, force est de constater que « le vélo-cargo est une alternative à la voiture », comme nous le promettait en décembre Stéphane Beaudet, vice-président en charge des transports et des mobilités durables à la région Ile-de-France.
Mais transporter 60 kg de marchandises à la seule force du cuissot n’est pas donné à tout le monde. D’où la présence de la fameuse assistance électrique qui affiche trois niveaux de puissance, ajustables via un boîtier situé sur le guidon, et qui offre une aide bienvenue au démarrage et dans les côtes. Ainsi le trajet Jaurès, depuis le 19e arrondissement de Paris jusqu’à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) en passant par la terrible montée de Suresnes le long de la D985, s’est fait sans fatigue excessive. Par ailleurs l’autonomie de la batterie est conséquente avec ses 50 km. Néanmoins, ceux ayant testé le Véligo standard trouveront certainement plus faiblarde l’assistance du biporteur, qui ne s’avère vraiment utile que poussée à ses niveaux 2 et 3. Il s’agit en effet de la même assistance pour les deux modèles, qui est donc logiquement moins performante pour le biporteur, beaucoup plus lourd.
Une tige de selle un peu juste
Par ailleurs, pour les cyclistes de grande taille, la faible longueur de la tige de selle peut s’avérer handicapante pour les longs trajets. Et ce sont les genoux qui trinquent ! Enfin pour ceux qui feront rouler le Véligo-cargo de nuit (vous l’avez ?) trouveront peut-être que les lumières sont peu puissantes.
Pour la partie gros sous, sachez que les vélos-cargos sont loués pour une durée de trois mois à raison de 80 euros par mois, contre 40 euros par mois pour le Véligo classique. Cela peut paraître élevé mais revient finalement au prix mensuel d’un pass Navigo. D’autant que, comme le rappelle le communiqué de presse, « l’abonnement mensuel pourra être pris en charge à hauteur de 50 % par l’employeur […] rendant ainsi l’offre proposée largement compétitive ».
Pour résumer, le biporteur remplace avantageusement une voiture en milieu urbain et, grâce à son assistance électrique, permet de se déplacer dans quasiment tout l’espace francilien. En revanche, avant de se lancer, il faut prévoir un lieu de stockage, sa taille en faisant un colocataire peu apprécié dans un local vélos.