A Paris, ça balance sur le plan de relance
CRISE•Des élus de gauche pointent les insuffisances des projets du gouvernement en Ile-de-FranceMickaël Bosredon
Des travaux sur l’A 86 à Châtenay-Malabry pour 5 millions d’euros, 6 millions pour réhabiliter un bâtiment universitaire à Cachan, 2 millions pour un mur antibruit à Saint-Denis, 10 millions pour Jussieu… Le volet francilien du plan de relance, présenté hier par François Fillon, a retenu beaucoup de petites ou moyennes opérations d’aménagement, plutôt que le lancement de grands projets d’infrastructures.
Cher au maire de Paris, le projet de liaison ferrée CDG Express, entre Paris et l’aéroport Roissy- Charles-de-Gaulle, figure certes dans une liste « éligible » à des crédits, mais sans davantage de précisions.
«Du saupoudrage»
«Ce plan, c’est du saupoudrage», a lâché Jean-Paul Huchon (PS), président de la région. Le Premier ministre s’est justifié, en expliquant qu’il était «plus efficace» de doper financièrement «toutes les mesures prêtes à démarrer en 2009» afin d’«accroître la charge des entreprises». «Donner du travail aux entreprises, c’est bien. Cela ne fait pas un plan de relance pour autant», raille encore le président de la région. Claude Bartolone (PS), président de la Seine-Saint-Denis, relève, lui, que le plan « recycle» beaucoup le contrat de projets Etat-région (CPER) 2007-2013. «Nous accélérons la réalisation des CPER», a martelé de son côté François Fillon. Ce qui rend cependant difficile le chiffrage précis des crédits nouveaux pour l’Ilede- France. Claude Bartolone regrette enfin que le gouvernement «n’ait pas soutenu davantage [les collectivités locales], qui assurent 75% des investissements publics. En Seine-Saint-Denis, j’avais plusieurs projets de réhabilitation ou de création d’établissements scolaires, qui nous font défaut.»