Confinement à Paris : « On a décidé d'entrer en résistance »... 300 personnes se rassemblent pour une fête clandestine
EPIDEMIE•300 personnes ont participé ce samedi à une fête clandestine dans le 13e arrondissement20 Minutes avec AFP
L’adresse a été communiquée par mail au dernier moment et les consignes sont strictes : arriver en toute discrétion, seul ou par très petits groupes, entre 20 h et 21 h, avec son billet réservé. Les 300 sésames pour cette soirée baptisée « I want to break free » se sont vendus 15 euros via une plateforme sur Internet. Les places sont parties en quelques heures.
A l’arrivée, 300 personnes ont participé ce samedi soir à une fête clandestine dans les entrailles d’une ancienne voie ferrée dans le 13e arrondissement.
« On peut, en moins de deux heures, s’installer n’importe où »
« On a décidé d’entrer en résistance et de lancer cet appel à se cacher ensemble pour faire la fête car les jeunes n’ont plus aucun espace pour exister ensemble, ils vivent dans un manque terrible, on essaye de continuer à leur apporter ça, malgré les risques », explique à l’organisateur, âgé de 27 ans.
« On a ce savoir-faire maintenant. On peut, en moins de deux heures, s’installer n’importe où et monter une soirée très discrète comme celle-là », se justifie le fondateur du jeune collectif spécialisé dans les soirées clandestines et l'«urbex» (exploration des friches industrielles et lieux abandonnés).
La police n’est pas intervenue et la fête s’est poursuivie en toute impunité jusqu’à l’aube. « Généralement la police intervient sur les fêtes clandestines lorsqu’elle est requise par les voisins, notamment pour du tapage. Il n’y a pas eu d’intervention à cette adresse », a indiqué dimanche matin une source policière. « Un rassemblement grave, pas responsable », a réagi Jérôme Coumet, maire socialiste du 13e arrondissement, sur BFMTV. « Tout ça, c’est une façon de remettre de l’essence dans le moteur de l’épidémie », a-t-il déploré.