EPIDEMIEParis pourrait vacciner « 30 à 40 % » de sa population « dès janvier »

Coronavirus à Paris : La ville pourrait vacciner « 30 à 40 % » de la population « dès janvier »

EPIDEMIEPour communiquer autour du vaccin, la Mairie de Paris va mettre en place un panel de citoyens ainsi qu’un « comité consultatif »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La Mairie de Paris se tient prête à vacciner 30 à 40 % de la population parisienne contre le Covid-19 à partir de janvier, en ciblant « les plus de 65 ans et les plus fragiles », a annoncé ce vendredi l’adjointe à la Santé Anne Souyris.

Le scénario étudié par la Mairie de Paris est celui d’une « vaccination de 30 à 40 % de la population », celle qui est considérée comme prioritaire, dès « début janvier » voire même en décembre si un vaccin est disponible. Suivra « une deuxième phase de vaccination » pour le reste des plus de deux millions de Parisiens, qui « se ferait en médecine de ville », a ajouté Anne Souyris lors d’une visioconférence avec la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, les maires d’arrondissement et le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique.

La prudence de l’équipe municipale

Un scénario très optimiste sachant que, si tout va bien, l’Agence européenne des médicaments (EMA) pourrait rendre un avis formel sur une autorisation de mise sur le marché des premiers vaccins dans « la deuxième moitié de décembre », selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. « C’est impossible 30 à 40 % de vaccination dès janvier ! », a même réagi le premier adjoint de la Mairie de Paris, Emmanuel Grégoire qui se veut beaucoup plus prudent que sa consœur.

Pour mener cette campagne, cinq sites de la Ville seront réquisitionnés, a précisé Anne Souyris sans les détailler. Cette « campagne de vaccination, beaucoup plus rapide » que d’autres scenarii envisagés dans un premier temps par l’Hôtel de Ville et la préfecture de police, permettrait au public prioritaire d’être vacciné sur « convocation de la CPAM », a-t-elle indiqué.

« Les personnels soignants seront également prioritaires mais ne seraient pas pris en charge dans les centres dédiés », a ajouté l’élue écologiste. Anne Hidalgo, qui doit présenter la semaine prochaine sa stratégie sanitaire, a évoqué ce scénario jeudi matin lors d’une rencontre avec le Premier ministre Jean Castex.

Repenser « l’isolement » des malades

Lors de la réunion ce vendredi, le professeur Jean-François Delfraissy a insisté sur l’impératif de « continuer les mesures de santé publique pour limiter la circulation du virus ». « On va se retrouver début janvier, pas avant, autour de 5.000 contaminations par jour » après « cette phase un peu complexe du deuxième confinement et probablement d’un couvre-feu », a-t-il ajouté.

« Si on refait la même chose que nous avons fait au cours de l’été, il y aura une troisième vague au mois de mars », a-t-il averti, ajoutant qu’il fallait « optimiser la stratégie tester-tracer-isoler et repenser les questions de l’isolement » pour « mieux faire que ce que nous avons fait jusque maintenant ».

En outre, « il faut que les citoyens, les grandes métropoles et les élus soient associés dès maintenant » pour obtenir une adhésion, a-t-il encore estimé. « Qu’on sorte de ces décisions du haut vers le bas ! » Comme révélé dans Le Monde daté de vendredi, la Mairie de Paris va mettre en place un « panel de citoyens », proposé par un institut de sondage, une sorte d’échantillon représentatif de la population, et « un comité consultatif », pour élaborer des décisions sanitaires avec les élus et obtenir une adhésion des citoyens.