CRISE SANITAIREVers la fermeture des bars à Paris

Coronavirus à Paris : Vers la fermeture des bars dans la capitale

CRISE SANITAIRELe taux d’occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19 s’élevait à 34,8 % en Ile-de-France
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nouveau tour de vis en vue dans la capitale : face à la progression de l’épidémie du Covid-19, le gouvernement devrait annoncer dimanche soir la fermeture dès la semaine prochaine des bars à Paris. Les restaurants espèrent encore y échapper grâce à un protocole sanitaire renforcé.

Les dernières données de l’Agence régionale de santé (ARS) communiquées vendredi ne laissent guère d’espoir. Jeudi, le ministre de la Santé Olivier Véran avait accordé un « sursis » aux cafetiers parisiens avant de placer Paris et sa petite couronne en « alerte maximale », où se trouvent déjà Aix-Marseille et la Guadeloupe. Or depuis, les indicateurs ne se sont pas améliorés. Le taux d’incidence dépassait toujours vendredi la barre des 250 pour 100.000 habitants à Paris – l’un des trois critères pour basculer en zone d’alerte maximale – se situant à 264 contre 261 jeudi. Le taux d’occupation des lits en réanimation pour les patients atteints de Covid-19 s’élevait lui à 34,8 % en Ile-de-France, au-dessus du seuil d’alerte maximale de 30 %.

La situation sanitaire est « très grave » selon Anne Hidalgo

Quant au troisième critère, le taux d’incidence chez les plus de 65 ans, il dépassait également le seuil critique des 100. « Je ne vois aucune raison au déni. Les chiffres sont là, ils pèsent lourd », a commenté Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS d’Île-de-France, dimanche matin sur Twitter. Dès lors, au sein de l’exécutif, on ne fait que peu de mystères sur l’intention de fermer les bars, déjà contraints depuis une semaine à baisser le rideau à 22h dans la capitale.

« Ce n’est pas acté puisqu’il y a encore du travail, de la discussion », a indiqué la maire de Paris Anne Hidalgo dimanche dans le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, tout en reconnaissant que la situation sanitaire était « très grave ». Si l’aggravation devait se confirmer, « nous n’aurions pas d’autre choix que de placer Paris et la petite couronne en alerte maximale et ce dès lundi », avait prévenu Olivier Véran jeudi, avant d’en décliner les conséquences : « plus de fêtes de famille, plus de soirées et la fermeture totale des bars ».

Les restaurateurs ont proposé un contrôle sanitaire renforcé

Les restaurants espèrent encore échapper à ce sort après avoir proposé un contrôle sanitaire renforcé – recueil des coordonnées des clients, paiement obligatoire à table et limitation des groupes de convives à huit – sur lequel le Haut Conseil de la Santé publique doit se prononcer. Le gouvernement a laissé entendre qu’il suivrait l’avis de l’instance. Si elle valide le protocole, les restaurants pourront donc rester « tout ou partie » ouverts, même dans les zones d'« alerte maximale », et donc rouvrir à Aix-Marseille. « Il n’est pas question de faire des différences de traitement car Paris et Marseille sont placés à partir de lundi dans la même zone » d’alerte, avance une source gouvernementale.

Concernant les bars, les élus parisiens ont indiqué qu’ils se plieraient à toute décision de fermeture, ce qui semble exclure un vent de fronde comme celui qui avait soufflé à Marseille la semaine dernière. La maire de Paris a annoncé qu’elle ferait le point lundi à 11h30 avec le préfet de police, le préfet de région Île-de-France et le recteur pour présenter « des mesures complémentaires ».

D’autres villes dans le viseur

Si Paris est en première ligne, d’autres grandes villes, comme Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Etienne, pourraient également basculer prochainement en zone alerte rouge et être concernées par les fermetures de bars. Pour le secteur, c’est un énième coup dur. Selon la principale organisation patronale, l’Umih, environ 15 % des 220.000 entreprises du secteur – cafés, bars, hôtels, restaurants, brasseries, discothèques – pourraient mettre la clé sous la porte dans les mois à venir en France, et 220 à 250.000 salariés se retrouver au chômage.