EPIDEMIEBars, restaurants, cafés, qui peut ouvrir et jusqu’à quelle heure à Paris ?

Coronavirus à Paris : Bars, restaurants, brasseries, bars-tabacs… Qui peut ouvrir et jusqu’à quelle heure ?

EPIDEMIEA partir de ce lundi et jusqu’au 11 octobre, les bars de la capitale tirent le rideau à 22 heures

L'essentiel

  • Se base-t-on sur la licence IV pour faire fermer les établissements à 22 heures ?
  • « La distinction se fait entre un débit de boissons vendant des boissons alcoolisées à titre principal et un débit de boissons vendant des boissons à titre accessoire en accompagnant d’un repas chaud », résume Marcel Benezet, président de la branche cafés, bars, brasseries du GNI-Synhorcat.
  • Même lui trouve qu’il y a « du flou dans cette histoire ».

De la théorie à la pratique. Après les annonces du ministre de la Santé, Olivier Véran, mercredi dernier plaçant Paris et sa petite couronne en « zone d’alerte renforcée », les bars doivent à partir de ce lundi soir fermer leurs portes à 22 heures. Et ce, à la différence des restaurants. Car après de nombreuses réunions et discussions notamment avec la mairie centrale, la préfecture de police avait en effet fini par trancher indiquant que les bars devront fermer à 22 heures et les restaurants qui ne servent « pas d’alcool sans nourriture » ne seraient pas concernés par cette restriction anti-Covid. Mais des zones floues subsistent à quelques heures de l’entrée en vigueur de la mesure.

« Les débits de boissons seront fermés de 22 heures à 6 heures »

« Nous allons utiliser la souplesse maximale accordée aux préfets pour l’horaire de fermeture des débits de boissons, à savoir 22 heures », a indiqué la préfecture de police dans un message transmis vendredi aux maires d’arrondissement. « Nous tenons, ajoute-t-elle, à préserver les restaurants de cette mesure, ils pourront donc continuer à fonctionner normalement. Il faut être conscients du fait que la ligne de partage entre bars et restaurants, en droit, est complexe, mais nous pensons avoir trouvé un moyen d’objectiver cela dans l’arrêté ». En résumé, selon la préfecture, doivent fermer à 22 heures ceux « qui pratiquent la vente de boissons alcoolisées à titre principal ». Mais quid d’un restaurant ou d’une brasserie qui peut servir des boissons alcoolisées, ou d’un bistrot servant en plus de ses pintes des croque-monsieur ?

Jusqu’au dimanche 11 octobre, « les débits de boissons [bars, bistrots ayant uniquement une licence IV] seront fermés de 22 heures à 6 heures », note la PP. Cette mesure ne concerne donc pas les restaurants ayant une licence de grande restauration, qui pourront rester ouverts, à la condition de respecter un protocole sanitaire strict. « Mais la licence n’est en fait pas le critère principal », rappelle de son côté, Marcel Benezet, président de la branche des cafés, bars et brasseries du GNI-Synhorcat, sollicité par 20 Minutes.



« La boisson doit rester un accessoire »

« Ce qu’il faut regarder c’est le code APE [activité principale exercée]. La distinction se fait donc entre un débit de boissons vendant des boissons alcoolisées à titre principal et un débit de boissons vendant des boissons à titre accessoire en accompagnant d’un repas chaud. En fait, la boisson doit rester un accessoire », détaille-il. Ainsi, un bar à cocktail va par exemple fermer ce lundi soir, un bar-tabac va fermer uniquement son comptoir et les brasseries et restaurants vont rester ouverts en servant uniquement de la nourriture et ce, aux gens assis. « Même si la police promet dans un premier temps de faire de la pédagogie, je crains certaines situations, explique Marcel Benezet. Que va-t-il se passer, si vous êtes à table, que vous avez fini de manger mais qu’il reste une bouteille de vin, des verres, mais plus d’assiettes ? De toute façon, c’est très flou leur histoire. »

Ce dimanche, plusieurs dizaines de restaurateurs, patrons de bars et discothèques et représentants du secteur de l’hôtellerie-restauration se sont rassemblés devant l'hôtel des Invalides ​pour protester contre le durcissement des mesures sanitaires touchant leurs établissements. « On sert de boucs émissaires », lâche Marcel Benezet qui craint depuis plusieurs mois pour la santé économique du secteur.