Coronavirus : « Il est venu voir si on se lave les mains »… Jean-Michel Blanquer et Olivier Véran face aux jeunes élèves
REPORTAGE•Jean-Michel Blanquer et Olivier Véran ont visité mercredi matin l’école Louise Michel d’Issy-les-Moulineaux, pour passer en revue, avec les élèves, les gestes barrières face au coronavirusRomarik Le Dourneuf
L'essentiel
- Ce mercredi 11 mars, Jean-Michel Blanquer ministre de l’Education nationale, et Olivier Véran, ministre de la Santé, ont visité l’école élémentaire Louise Michel à Issy-les-Moulineaux, dans le cadre de la campagne de communication sur les gestes barrières au coronavirus.
- Sans montrer de signe de panique, les enfants ont conscience de faire face à une maladie grave.
- Ils ont montré comment se laver les mains, et les bons réflexes à avoir pour éviter la contamination.
«Y a un cas de Coronavirus ? ». Devant l’école Louise Michel d’Issy-les-Moulineaux, ce mercredi matin, un père s’inquiète à la vue des caméras. Il apprend par les journalistes la visite des ministres Olivier Véran (Santé), Jean-Michel Blanquer (Education), et du secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance, Adrien Taquet.
Pas de panique, ni de cas détecté, les membres du gouvernement sont juste venus faire un point avec l’équipe pédagogique et les enfants sur les mesures d’hygiène et la mise en place des gestes barrières au Covid-19.
Lavage de mains et dieux grecs
« C’est Jean-Michel Blanquer, il est venu voir si on se lave les mains. » Le résumé est succinct, mais Mattéo, élève en primaire, a bien compris la raison de la présence du ministre . Après quelques explications sur le coronavirus, les élèves passent à la pratique. « Il ne faut pas oublier le bout des doigts, la paume de la main et les poignets », scande une élève aux cheveux blonds, pendant qu’un de ses camarades, impressionné par le nombre d’adultes dans sa classe, oublie de mettre du savon. Vite rattrapé par la patrouille – en l’occurrence Olivier Véran –, il montre ensuite une parfaite maîtrise.
Les discussions dérivent alors sur les travaux de classe du moment : la mythologie grecque. Mais sans jamais perdre de vue le sujet du jour : « Les dieux grecs, c’est pas parce qu’ils ne meurent jamais qu’ils ne se lavent pas les mains », entend-on. La logique des enfants est imparable.
Jean-Michel Blanquer explique alors pourquoi il ne serre pas la main de la maîtresse, alors qu’il l’aurait fait en temps normal. Un possible rappel à la directrice de l’établissement, qui a proposé… une poignée de main à Olivier Véran à son arrivée.
La peur des toilettes
Quelques minutes plus tard, c’est la classe de CE1 qui accueille la cohorte de ministres, d’élus et de journalistes. « André Santini est venu voir la Reine des neiges 2 avec nous », lance une petite voix. La notoriété du maire d’Issy-les-Moulineaux, présent lors de ce déplacement, dépasse donc celle du ministre de l’Education pour certains élèves, mais d’autres l’ont reconnu. « Il est ici à cause du coronavirus », explique Clémentine. « Mon grand-père est à l’hôpital et on n’a pas le droit d’aller le voir », ajoute un de ses camarades.
Les élèves sont conscients des dangers. Théo utilise même des mots forts : « C’est une maladie grave, on peut en mourir. » Donc avec la maîtresse, Angélique, on répète les consignes : « Il ne faut pas se donner la main, mais se tenir par le coude », « il faut tousser dans son coude », « il faut jeter les mouchoirs en papier », « il faut utiliser du gel hydroalcoolique – même si ça fait mal quand on a une plaie – », « il faut se laver les mains dans le lavabo de la classe ou dans les toilettes ».
Se laver les mains aux toilettes, justement, est un sujet important. Pendant qu’un groupe d’enfants chante, à une autre table, certains parlent des WC. Et expriment du dégoût à l’idée d’y aller. « Ça sent pas bon et c’est sale », confie Guillaume. Une de ses camarades dit même avoir « peur d’y aller toute seule ». Matteo soulève un autre problème : « La plupart du temps, il n’y a pas de savon dans les toilettes ». Et Jean-Michel Blanquer d’acquiescer : « c’est un vrai problème »,