RELIGIONPas de messe de Noël à Notre-Dame de Paris, une première depuis 216 ans

Paris : Pas de messe de Noël à Notre-Dame, une première depuis 216 ans

RELIGIONNotre-Dame étant toujours inaccessible en raison de l’incendie d’avril dernier, une messe de Noël sera notamment célébrée par le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Chauvet, en l'église Saint-Germain l'Auxerrois (1er arrondissement)
Romain Lescurieux

R.L.

L'essentiel

  • La dernière fois que la capitale a connu une telle situation, c’était avant 1803.
  • En plus de la dépollution, les travaux se poursuivent toujours sur l'édifice.
  • La messe de Noël sera célébrée à minuit par le recteur de la cathédrale dans le 1er arrondissement.

Une première depuis 216 ans. Cette année, Notre-Dame de Paris ne connaîtra pas de messe de Noël alors que huit mois après l'incendie du 15 avril, une grue géante veille toujours sur l’édifice en attendant de démonter l’échafaudage qui la menace. La cathédrale vieille de huit siècles va donc rester silencieuse une nuit de Noël : aucune cérémonie, aucune procession n’étant prévues aux abords. La dernière fois que la capitale a connu une telle situation, c’était avant 1803 quand Paris était en plein bouillonnement révolutionnaire.

L’église Saint-Germain l’Auxerrois, cirque Gruss, prison de la Santé

« Même pendant tous les conflits qui ont suivi, la messe de Noël a toujours eu lieu », assure auprès du Parisien, un porte-parole de Notre-Dame. Il faut donc s’adapter cette année. Plusieurs endroits vont accueillir les cérémonies de Noël 2019. La messe de Noël sera célébrée à minuit par le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Chauvet, en l'église Saint-Germain l'Auxerrois (1er arrondissement), face au Louvre où tous les offices sont délocalisés depuis le 1er septembre. Mardi soir, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, officiera lui dans le chapiteau du cirque Gruss au bois de Boulogne et le lendemain matin à la prison de la Santé dans le 14e arrondissement. A noter que Le chœur d’adultes de la Maîtrise de Notre-Dame-de-Paris chantera le 25 décembre au cirque Gruss.

Huit mois après l’incendie de Notre-Dame qui a en partie détruit la cathédrale plusieurs centaines de tonnes de plomb contenues dans la charpente de la flèche et la toiture ont fondu et se sont volatilisées sous forme de particules. Et en plus de la dépollution, les travaux se poursuivent toujours.

En état d'« urgence absolue »

La grue géante est arrivée le 16 décembre en pièces détachées à bord d’un convoi exceptionnel accompagné de 40 camions d’équipements. Elle est en train d’être montée et culminera, une fois terminée, à 75 mètres (80 mètres avec la flèche qui la domine). Cette grue aura à mener l’opération la plus délicate de tout ce chantier herculéen de sécurisation : il s’agira de démonter un à un 10.000 tubes de métal, soit 250 tonnes au total, que l’incendie du 15 avril a soudés. Un travail de plusieurs mois qui nécessite des préparatifs en raison de sa complexité.

L’échafaudage déformé, fragilisé, telle une gigantesque toile d’araignée en plein ciel, menace la voûte et l’équilibre de la cathédrale. Le joyau de l’art gothique est toujours, en état d' « urgence absolue ».

Pas d’arrêt de travaux

Conformément au vœu du président Emmanuel Macron d’accomplir la restauration de Notre-Dame en cinq ans, il n’y a pas d’arrêt aux vacances de fin d’année : quelques opérations se poursuivent même si d’autres sont interrompues, selon l’établissement public dirigé par le général Jean-Louis Georgelin. Après la polémique ayant entouré son invitation à l’architecte en chef de Notre-Dame Philippe Villeneuve à «fermer sa gueule» sur la nécessité de reconstruire la flèche à l’identique, le général Georgelin entend « fédérer, jouer collectif ».

L’incendie de Notre-Dame a suscité une mobilisation extraordinaire en France et dans le monde : 922 millions d'euros de dons et promesses de dons ont été confirmés, soit 320.000 dons au total.