«Jackass» a une école de fans à Bobigny
La « victime » était d’accord pour se faire frapper. La police est intervenue, lundi soir à la cité de l’Abreuvoir de Bobigny (93), alors qu’une vingtaine de jeunes passait à tabac l’un des leurs à l’aide d’un câble électrique. Ces derniers reconnaîtront© 20 minutes
La « victime » était d’accord pour se faire frapper. La police est intervenue, lundi soir à la cité de l’Abreuvoir de Bobigny (93), alors qu’une vingtaine de jeunes passait à tabac l’un des leurs à l’aide d’un câble électrique. Ces derniers reconnaîtront plus tard s’être inspirés de l’émission-culte américaine « Jackass », diffusée sur MTV. Chaque soir, une bande d’allumés y multiplie les défis les plus déjantés et les plus trash. Par exemple, s’agrafer les testicules le long de la cuisse ou jouer aux acrobates au-dessus d’une cage à crocodiles avec un morceau de viande coincée dans le slip. A Bobigny, la scène – filmée par l’un des jeunes – a en tout cas suscité l’inquiétude d’un habitant qui a prévenu la police. Arrivés sur les lieux, les quatre fonctionnaires ont été pris à partie. L’un d’eux a été mordu au bras et souffre d’une fracture du nez ; deux autres ont été légèrement blessés par des jets de bouteilles et de pierres. Deux jeunes de 17 ans ont été interpellés. Ils ont été déférés au parquet des mineurs de Bobigny. L’engouement autour de « Jackass » (abruti, en argot américain) est de plus en plus visible. Partout en France, des « teams » se sont formées pour relever de tels « défis ». Leurs noms sont évocateurs (« Abruti total », « Buissonland »...), tout comme les surnoms que se donnent leurs membres (« Coin-coin », « Neuneu »...). Filmées, leurs prouesses sont ensuite diffusées sur leurs sites Web. « Ces jeunes ne sont pas non plus frappadingues, ils s’arrêtent de filmer quand la douleur de l’autre est trop forte », nuance Valentine Gay, auteur avec Ariel Wizman d’un documentaire sur le phénomène, diffusé lundi dernier sur Canal +. Guillaume Frouin