ANIMAUXFaut-il vraiment détester les pigeons de Paris?

Paris: Peu appréciés, parfois mutilés... Qui sont les pigeons de Paris? (et quels sont leurs réseaux?)

ANIMAUX23.000 pigeons vivent dans la capitale. Pas très appréciée par la population, l’espèce souffre de nombreux a priori par la population. « 20 Minutes » répond à toutes les questions que vous vous posez sur ces volatiles
Camille Tyrou

Camille Tyrou

L'essentiel

  • 23.000 pigeons arpenteraient les rues de la capitale, selon une étude menée par l'association espaces de rencontres entre les hommes et les oiseaux pour la Mairie de Paris.
  • 1.300 sites sont investis par les volatiles à Paris, dont seulement un tiers engendrerait des nuisances pour la population.
  • Malgré les a priori, les pigeons ne présentent aucun risque sanitaire important pour les habitants.

Que serait Paris sans sa brigade de pigeons. Ils sont partout et font souvent la joie des enfants qui leur courent après. Pourtant, selon BFMTV, ils ne seraient que 23.000 à voler dans la capitale après une étude réalisée par l'association Aerho (Association espaces de rencontres entre les hommes et les oiseaux) pour la Mairie de Paris. Pour les dénombrer, l’association a usé d’une bonne vieille méthode : les compter un par un, en les attirant avec des graines aux quatre coins de la ville. 20 Minutes lève le voile sur toutes les interrogations que l’on se pose sur ces créatures quelque peu repoussantes.

Paris est-il envahi par ces volatiles ?

On entend souvent dire que des centaines de milliers voire des millions de pigeons vivraient dans la capitale. « Des chiffres totalement absurdes » pour Didier Lapostre, président de l’association Aerho. Après une étude menée pour la ville de Paris, cette association est arrivée (après les avoir comptés à l’œil nu pendant plusieurs mois) à dénombrer environ 23.000 volatiles et à répertorier 1.300 sites où ils sont présents. « Aucune surpopulation de pigeons n’est donc constatée », poursuit-il.

Provoquent-ils des nuisances et comment y remédier ?

Installé depuis le Moyen-Age dans les villes, le pigeon a investi tous les espaces disponibles, des bâtiments jusqu’aux ponts, détériorant avec ses excréments les façades, les rues et les bancs publics. Sur les 1.300 sites répertoriés, seuls un tiers d’entre eux posent de véritables problèmes aux habitants. « Notre objectif est d’apporter des solutions pour que les volatiles et les hommes cohabitent sereinement dans la capitale », précise Didier Lapostre. Parmi les idées évoquées : des espaces dédiés sous les ponts avec des vasques en hauteur pour les nourrir ou le recours à des moyens répulsifs pour diminuer les salissures. « Il est souvent plus simple de voir les salissures causées par les pigeons que de voir ses propres déchets joncher les rues », se désole-t-il.

Pourquoi ne voit-on jamais de bébés pigeons ?

« Impossible de les remarquer », selon Frédéric Malher, délégué régional de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Et ce, pour deux raisons : les pigeons installent leur nid sous les ponts parisiens, donc peu de gens les distinguent. Puis lorsque les petits sortent du nid, ils ont déjà leur taille adulte.

Pourquoi les pigeons sont-ils souvent mutilés ?

Moignons en guise de pattes ou des griffes en moins. A Paris, il n’est pas rare de rencontrer des pigeons avec de multiples mutilations sur le corps. Quand ils ne se font pas écraser ou poursuivre par les enfants, les volatiles se blessent avec des objets jetés dans la rue. « Ces objets s’entourent et se resserrent à leurs pattes qui se nécrosent et finissent par tomber », indique Frédéric Mulher.

Les pigeons sont-ils aussi sales qu’on le pense ?

Surnommés les « rats volants », ces oiseaux, qui arpentent les rues de la capitale, souffrent de nombreux a priori. Malgré un plumage pas très reluisant, les pigeons ne « transportent pas plus de maladies que d’autres volatiles ». Contrairement à ce que l’on pense, ils ne présentent donc aucun risque sanitaire important pour la population et ne sont pas sensibles à la grippe aviaire.