Périph' parisien: Réduction de la vitesse et des voies... «Autant le transformer en piste à trottinettes»
TÉMOIGNAGE•En proposant notamment de réduire le nombre de voies et de baisser la vitesse à 50 km/h sur le périphérique, les élus de la mairie de Paris provoquent la colère de nombreux automobilistesMarie de Fournas
L'essentiel
- Suite à notre appel à contribution, les lecteurs de 20 Minutes se sont montrés majoritairement défavorables aux nouvelles mesures proposées par des élus du Conseil de Paris concernant le périphérique.
- La plupart pensent que le problème est ailleurs et pointent du doigt le réseau de transport en commun de la capitale.
C’était prévisible. Nous avons demandé aux lecteurs de 20 Minutes leur avis sur les préconisations rédigées par les élus du Conseil de Paris pour fluidifier le trafic et réduire la pollution sur le périphérique. Nombreux ont manifesté leur mécontentement face à ces mesures qui proposent de baisser la vitesse à 50 km/h, réduire à trois le nombre de voies, dont une réservée aux transports en commun, au covoiturage et aux véhicules propres.
Les automobilistes d’Ile-de-France, ont en effet l’impression d’être encore une fois les boucs émissaires de la Ville de Paris. « Ras le bol de l’accumulation des peines infligées aux habitants en matière de mobilité », lance François. « Ces mesures vont pénaliser les banlieusards ou provinciaux », souligne Françoise.
Des voitures polluent plus à bas régime
Sans grande surprise, la limitation de la vitesse à 50 km/h, soit 20 de moins qu’actuellement, fait plus polémique que les autres. « Tant qu’à faire, autant transformer le périphérique en piste à trottinettes et patins à roulettes », ironise Christian. D’autres mettent en évidence l’incohérence de la proposition en soulignant que beaucoup de voitures polluent plus à bas régime. « Je le constate avec ma propre citadine à 50 km/h je suis sur le troisième rapport, ma consommation tourne vers 7 litres et est inférieure à 6 litres à 70/80 km/h en cinquième », expose Michel.
D’autres internautes s’inquiètent des conséquences de ces mesures et notamment du report du trafic sur l’A86 « déjà complètement saturée ». David quant à lui, indique que créer une artère réservée, « nécessite des modifications de voie de sortie extrêmement coûteuse ».
« Y’en a marre du bruit, de la pollution, des dingues »
Certains lecteurs moins hostiles se disent prêts à accepter ces modifications, notamment la réduction des voies, mais à condition d’améliorer l’actuel réseau de transport en commun. « Aujourd’hui je préfère prendre ma voiture ou mon scooter plutôt que d’emprunter des transports sales et bondés qui fonctionnent au ralenti », explique Claire. « Pourquoi pas construire des parkings pour nous les banlieusards aux portes de Paris et avoir des transports parisiens toute la nuit ? », suggère Françoise.
Enfin, quelques-uns pensent que malgré les désagréments causés, ces mesures sont « nécessaires pour réduire considérablement la pollution et l’usage de la voiture ». « Y’en a marre du bruit, de la pollution, des dingues, des poids lourds ; Plus on réduira l’offre, moins il y aura de trafic », s’agace Armel, qui demande à la mairie de faire preuve de courage et d’adopter ces propositions. « Ces mesures vont nous aider à respirer… Marre d’être malade malheureusement… Désolée pour les automobilistes », s’excuse Audrey. Ce prérapport doit être remis à Anne Hidalgo le 21 mai prochain. Sur France Inter, elle a déjà déclaré ce jeudi matin qu’elle était « assez favorable » à ces mesures.