REPORTAGE«C’est anormal en février», la météo ensoleillée ravit et inquiète à Paris

Paris: «C’est anormal en février», la météo ensoleillée ravit et inquiète les Parisiens

REPORTAGESi les Parisiens profitent abondamment de cette vague de soleil en cette fin février, certains y voient un signe du réchauffement climatique
Mathieu Marin

Mathieu Marin

L'essentiel

  • Le soleil a brillé 98 heures à Paris entre le 1er et le 21 février, un record pour un mois d’hiver.
  • Une météo exceptionnelle qui a permis aux Parisiens de profiter des quais de Seine, des parcs et des terrasses de bars.
  • Une douceur anormale qui inquiète certains Parisiens. Certains évoquent une conséquence du réchauffement climatique, d’autres pointent la pollution.

«On revit avec ce beau temps. Nos vies sont tellement stressantes avec du bruit, de la pollution, des trajets incessants que dès qu’il y a du soleil quelques jours, cela rend les gens heureux », explique avec enthousiasme Maryse tout en promenant son chien aux jardins des Tuileries. Un sentiment que partage son amie Monique tout en étant inquiète pour la planète. « Cela nous fait peut-être du bien mais un beau soleil qui dure si longtemps, c’est anormal en février. C’est une des conséquences du réchauffement climatique, déjà l’été dernier, on a frisé la canicule. »

Depuis quelques jours, les quais de Seine, les parcs et les terrasses des bars de la capitale sont pris d’assaut. Les doudounes ont laissé place aux lunettes de soleil.Selon les relevés de Méteo France, le soleil a brillé 98 heures à Paris entre le 1er et le 21 février. Un record pour un mois d'hiver avec une douceur qui contraste avec les traditionnelles conditions climatiques plus rudes à cette période. En janvier encore, le taux d’ensoleillement n’avait jamais également été aussi bas avec seulement quatre petites minutes durant la première semaine de l’année 2019.

Les terrasses parisiennes sont vite envahies ces derniers jours, comme ici au jardin des Tuileries.
Les terrasses parisiennes sont vite envahies ces derniers jours, comme ici au jardin des Tuileries. - M.Marin/20 Minutes

« Nous n’avons quasiment pas eu froid cet hiver hormis quelques jours de neige et encore ça n’a pas franchement tenu. Mais le mois de mars arrive et souvent les giboulées sont là pour nous le rappeler », annonce Thomas qui profite des chaises longues du jardin des Tuileries. « Parfait pour ma journée de congé », s’amuse-t-il. Avant de se faire couper par son amie Olivia, « certains sont en vacances au ski pendant que nous tentons de bronzer », explique-t-elle bien emmitouflée dans son manteau. Signe que l’hiver n’est pas totalement terminé.

Un pic de pollution qui ne diminue pas

Et si les Parisiens ont pu en profiter ces deux derniers week-ends, pour flâner dans les rues ou se poser dans les parcs, tous ont bien remarqué la pollution. « J’étais avec des amis à Montmartre au niveau du Sacré-Cœur, la vue n’est pas belle. Autant de particules fines dans l’atmosphère, c’est assez effrayant », raconte Gabriel installé sur les quais en face du musée d’Orsay.

La capitale est confrontée depuis mercredi dernier à un pic de pollution, les conditions météo empêchent la dispersion des polluants. « Il fait froid le matin et plus chaud l’après-midi. Cette inversion des températures fait que les particules se mélangent moins bien dans l’air et donc se concentrent », explique à 20 Minutes Patrick Garnoussi, prévisionniste à Airparif. La mairie de Paris réclame la circulation différenciée à la préfecture.

Un beau temps qui devrait continuer jusqu’à mercredi. « Idéal pour découvrir la capitale et faire tous les monuments sans le parapluie », jubile Florence, venue montrer Paris à ses deux enfants pendant les vacances scolaires.