Paris: Un employé de boulangerie qui avait refusé de servir un policier condamné
SOCIETE•L'employé d'une boulangerie qui avait refusé de servir un policier en marge d'une manifestation des «gilets jaunes» a été condamné à des travaux d'intérêt général20 Minutes avec AFP
Un employé d’une boulangerie parisienne qui avait refusé de servir un policier le 2 février dernier en marge de la manifestation des « gilets jaunes » a été condamné à des travaux d’intérêts général (TIG), a-t-on appris jeudi 14 février de source judiciaire.
L’homme a été condamné à 70 heures de TIG dans le cadre d’une « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité » (CRPC), le plaider-coupable à la française. L’employé de 32 ans avait été placé en garde à vue mardi pour « refus de vente et outrage sur personne dépositaire de l’ordre public. »
Une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux
Une brève vidéo de la scène est devenue virale sur les réseaux sociaux. Les images montrent un policier en civil empêché de rentrer dans une boulangerie située dans le 3e arrondissement de Paris. Le dialogue se concentre sur le port d’arme du policier.
— Tu vois une arme ? demande le fonctionnaire.
— Je ne sais pas, je vous préviens juste, pas d’arme dans [inaudible], répond un employé.
— OK donc c’est bon on peut passer ? rétorque le policier.
— Si vous n’avez pas d’arme, c’est bon.
— Bon, je crois que je vais aller ailleurs et après je peux aussi aller regarder ailleurs, vous avez plein de vitrines…, finit par déclarer le fonctionnaire avant de s’en aller.
Un geste outrageant envers le policier
L’homme a reconnu avoir fait un geste outrageant envers un policier, non-filmé dans la vidéo selon l'hebdomadaire Le Point. La scène avait provoqué un vif émoi sur les réseaux sociaux et suscité en réponse un message de la Maison Landemaine, propriétaire de la boulangerie, sur Facebook où l’entreprise mettait en avant les « valeurs d’accueil » et un souci d'« une atmosphère calme » dans ses établissements « en demandant aux policiers et aux manifestants d’ôter leur arme et leur cagoule. »
Selon une source proche du dossier, ce texte a valu en retour une missive du patron de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (Dspap), s’étonnant notamment que la direction de l’entreprise puisse mettre sur « un pied d’égalité policiers et manifestants cagoulés. »