«C'est une mesure de justice sociale»... Le Navigo Semaine sera remboursé pour les élèves de 3e lors de leur stage en entreprise
TRANSPORTS•Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, a annoncé à «20 Minutes» que les collégiens de 3e pourront se faire rembourser un forfait Navigo Semaine, soit 22,80 €, lors de leur semaine obligatoire de stage en entrepriseHakima Bounemoura
L'essentiel
- Les collégiens de 3e qui ne sont pas déjà détenteurs d’un forfait Imagine’R pourront se faire rembourser un forfait Navigo Semaine, soit 22,80 €, pour se rendre sur leur lieu de stage.
- La mesure devrait concerner cette année près de 110.000 collégiens de 3e, habitant l’Ile-de-France, et sera effective dès ce lundi.
- « L’origine sociale ne doit pas être un facteur discriminant pour l’éducation de nos enfants », explique Valérie Pécresse.
La région Ile-de-France souhaite faire de « l’égalité des chances » pour les jeunes « une priorité ». La présidente de la Région, Valérie Pécresse, qui avait déjà annoncé il y a quelques jours lors de ses vœux aux Franciliens vouloir « placer l’année 2019 sous le signe de la région solidaire », veut donner un petit coup de pouce aux élèves d’Ile-de-France. Elle s’apprête à annoncer, ce lundi, la mise en place d’une aide financière au transport pour les élèves en classe de 3e lorsqu’ils effectuent leur stage en entreprise, obligatoire lors de leur dernière année de cursus au collège.
« Dès cette année et pour la première fois, les collégiens qui ne sont pas déjà détenteurs d’un forfait Imagine’R pourront se faire rembourser un forfait Navigo Semaine, soit 22,80 €, pour se rendre sur leur lieu de stage », annonce Valérie Pécresse à 20 Minutes. La mesure devrait concerner près de 110.000 collégiens de 3e, habitant l’Ile-de-France, et sera effective dès ce lundi. Coût de l’opération : « Près de 2 millions d’euros si tous les collégiens concernés y ont recours. Mais nous tablons davantage sur un million d’euros », précise la présidente de Région.
« L’origine sociale ne doit pas être un facteur discriminant pour l’éducation de nos enfants »
« C’est au moment du vote de ma stratégie “région solidaire”, que plusieurs associations m’ont alertée sur cette “inégalité sociale”. Certains élèves étaient obligés de décliner certains stages, trop éloignés de chez eux, parce que leurs parents n’avaient pas les moyens de leur payer une semaine de transports [de nombreux élèves se rendent aujourd’hui à l’école à pied ou à vélo]. L’origine sociale ne doit en aucun cas être un facteur discriminant pour l’éducation de nos enfants », explique Valérie Pécresse, qui présente cette initiative comme « une véritable mesure de justice sociale ».
« Un élève qui habite Trappes pourra ainsi faire son stage où bon lui semble, il ne sera pas restreint à cause d’une quelconque contrainte financière ». « L’idée, c’est de leur ouvrir de nouveaux horizons, de les inciter à réaliser leur stage dans les grands groupes, les grandes entreprises que compte notre région, à Saint-Quentin-en-Yvelines, à Marne-la-Vallée, à Roissy », ajoute Valérie Pécresse. « Cette mesure a également une vocation écologique. Faire prendre les transports en commun aux enfants dès leur plus jeune âge, c’est les habituer à de bonnes pratiques », explique Ile-de-France Mobilités, le Syndicat des transports d’Ile-de-France.
« On est quand même loin du compte », estime la FCPE
La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) salue le geste, mais estime que la Région peut mieux faire. « Toutes les mesures qui tendent à prendre en charge la mobilité des élèves sont les bienvenues. Mais on est quand même loin du compte, on est loin de l’égalité de traitement entre tous les élèves », explique Rodrigo Arenas, président de la FCPE de Seine-Saint-Denis, et co-président national.
« La vraie mesure à adopter serait la prise en charge intégrale des transports toute l’année, pour tous les élèves de la région. La mobilité en libre accès en Ile-de-France permettrait aux jeunes d’avoir un accès facilité aux différents lieux culturels et sportifs, pour une scolarité réussie », ajoute le président de la FCPE de Seine-Saint-Denis, qui regrette de ne pas avoir été consulté. « Aujourd’hui, chacun y va de sa mesure, les collectivités, la Région, l’Etat… Tous devraient se coordonner pour proposer une alternative commune qui permettrait une réelle avancée sur cette question ».