VIDEO. Hauts-de-Seine: Trois villes font des cadeaux à ceux qui trient bien les bouteilles plastiques
ECOLOGIE•Le dispositif Yoyo qui incite au tri sélectif arrive dans trois villes des Hauts-de-Seine. Une solution de tri collaborative récompensée par des cadeaux pour lutter contre la pollution plastiqueMathieu Marin
L'essentiel
- Yoyo est un modèle collaboratif de collecte d’emballage plastique qui propose à ses utilisateurs des récompenses en places de cinéma ou en réductions s’ils ont trié correctement.
- Né à Lyon en février 2017, le concept arrive en Ile-de-France dans les villes d’Asnières-sur-Seine, Clichy-la-Garenne et Levallois-Perret.
- Plusieurs coachs volontaires ont été nommés. Ils doivent motiver la population à s’engager dans le tri des bouteilles plastiques.
Des places de cinéma, des billets pour aller voir des matchs de football ou encore des réductions. Tel est le concept du dispositif Yoyo qui propose à ses utilisateurs des récompenses s’ils ont trié correctement leurs bouteilles en plastique. Né à Lyon en février 2017, le concept arrive en Ile-de-France dans les villes d’Asnières-sur-Seine, Clichy-la-Garenne et Levallois-Perret. « Notre territoire est un mauvais élève actuellement avec seulement 14 % de plastiques recyclés », explique Jacques Gautier, président du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers qui soutient l’initiative.
Le tri sélectif des cartons, papiers, plastiques et verre est devenu une habitude pour de nombreuses personnes. Toutefois, la collecte sélective en ville stagne. C’est en effet l’endroit où l’on consomme le plus et où on recycle le moins. Sur les 2,3 millions de tonnes de déchets ménagers traités par la Syctom, seulement 13.000 tonnes de plastiques sont recyclées en nouvelle matière première. « Nous souhaitons avoir plus de poubelles jaunes que de poubelles vertes dans les immeubles », poursuit Jacques Gautier.
Les trieurs volontaires récompensés
Plusieurs coachs volontaires ont été nommés dans les trois villes des Hauts-de-Seinequi y participent. Ils doivent motiver la population à s’engager dans le tri des bouteilles plastiques. Et l’initiative Yoyo se démarque par son aspect original puisque les trieurs volontaires, inscrits via l'application, sont récompensés. « Les trieurs viennent m’apporter leur sac rempli de plastiques, cela leur donne des points qui se traduisent en récompenses. Il y a un vrai bouche-à-oreille qui fonctionne », détaille Sandrine Artus, coach pour Yoyo et gardienne d’immeuble à Levallois-Perret.
La reconnaissance d’une bonne action qui incite à trier. Et la formule fonctionne. « Certains trient car il y a une motivation à la clef. D’autres y voient une urgence puisque le plastique est reconnu comme le grand responsable de la pollution des océans », explique Eric Brac de la Perrière, le fondateur de Yoyo. Sans oublier un leitmotiv porteur qui permet de créer du lien social autour d’un projet environnemental. « En un mois, j’ai déjà collecté 46 sacs dans mon immeuble et le local poubelles est déjà moins encombré », constate Sandrine Artus.
Une lutte collective
Si le dispositif Yoyo a fait ses preuves à Lyon, Bordeaux ou encore Marseille, l’expérimentation francilienne va devoir s’imposer dans les habitudes. « Les gardiens d’immeubles, les associations ou encore les centres sociaux vont devoir mobiliser les habitants », explique Thierry Michel Isoard, adjoint à la propreté de la ville d’Asnières-sur-Seine. Avant de renchérir : « L’exemple du Japon est révélateur, chaque personne doit acheter des sacs de tri sélectif. Si chacun prend conscience qu’il faut lutter contre la pollution plastique alors le pari sera réussi. »