TEMOIGNAGES«Des cris comme ça, on n'a pas l’habitude d’en entendre»

Incendie à Paris: «Des cris comme ça, on n'a pas l’habitude d’en entendre... C’était horrible!», raconte un habitant

TEMOIGNAGESAu moins dix personnes sont mortes et une trentaine ont été blessées dont une grièvement dans cet incendie. Une femme a été interpellée. Les riverains sont sous le choc
Romain Lescurieux

R.L.

L'essentiel

  • Au moins dix personnes sont mortes et une trentaine ont été blessées dont une grièvement dans cet incendie.
  • Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier à Paris depuis près de 14 ans.
  • Une suspecte a été interpellée, une femme d'une quarantaine d'années, qui présentait des antécédents psychiatriques.

Yoann est arrivé parmi les premiers au 17 bis rue Erlanger, dans le 16e arrondissement. Il est 1 h 15 du matin ce mardi. Ce voisin qui habite juste en face a d’abord vu un feu de poubelle dans la rue depuis sa fenêtre. « Ça m’a interpellé. Je suis descendu et c’est là que j’ai entendu et vu des gens sur le toit. D’autres suspendus à des balcons. Ils criaient. Des cris comme ça, on n’a pas l’habitude d’en entendre. C’était horrible ! », raconte cet habitant. Quelques minutes plus tôt, un feu a démarré au deuxième étage de cet immeuble des années 1970, qui en comprend huit.

Des voisins « sous le choc » et « sans nouvelles »

Au moins dix personnes sont mortes et une trentaine ont été blessées dont une grièvement dans cet incendie d’une « incroyable violence », selon les pompiers qui ont mis cinq heures à maîtriser le feu. « Une personne qui habite l’immeuble a été interpellée. Il s’agit d’une femme de 40 ans qui présentait des antécédents psychiatriques », a indiqué Rémy Heitz, le procureur de la République de Paris lors d’un point presse près de l’endroit où l’incendie a eu lieu. Les habitants de la rue sont encore sous le choc.

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Anne a son téléphone à la main. Elle tente d’appeler depuis ce matin son amie qui habite au deuxième étage du 17 bis rue Erlanger « Elle ne répond pas », dit-elle, désespérée, à côté du cordon de sécurité. Anne, habitante du 16e arrondissement, est venue chez son amie samedi soir. « Elle n’a jamais rien évoqué d’anormal dans l’immeuble », poursuit-elle. Une habitante de la rue explique aussi son désarroi. « Je suis sous le choc. Mon fils a tout vu, les flammes etc. J’ai une amie qui habite au rez-de-chaussée. Je n’ai aucune nouvelle d’elle », raconte Francine, 77 ans.

Une cellule d’urgence mise en place

La mairie de Paris a mis en place une cellule d’urgence à la mairie du 16e arrondissement. « Elle viendra en aide à tous les riverains qui souhaitent un soutien psychologique ou un accompagnement dans leurs démarches », a indiqué la maire de Paris Anne Hidalgo. « Cet accompagnement des sinistrés va se poursuivre aujourd’hui et aussi longtemps que nécessaire », ajoute-t-elle. Une ligne téléphonique d’information du public a également été mise en place.

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La cellule d’urgence médico psychologique (CUMP) du Samu de Paris - AP-HP est d’ores et déjà présente jusqu’à 19h30 dans les locaux de la mairie du 16e arrondissement pour les personnes concernées par cet incendie.

« Elle a dû mettre le feu chez moi pour se venger »

Selon les informations de 20 Minutes, un peu après minuit, les policiers s’étaient déplacés dans cet immeuble pour un trouble de voisinage, détaille cet article sur notre site. Les forces de l’ordre ont estimé que la femme « qui mettait de la musique trop forte » ne représentait pas un danger. « Après le départ des policiers, elle a essayé de défoncer ma fenêtre et ma porte pour se venger. Un voisin m’a expliqué qu’il y avait du papier devant ma porte avec du bois. Elle a dû mettre le feu chez moi pour se venger », affirme ce voisin du 2e étage, auprès du Parisien. Et de préciser : « Quand je l’ai croisée, elle m’a souhaité bon courage en me disant que j’étais pompier, et que j’aimais bien les flammes. Là, j’ai senti l’odeur de brûlé ».

Cette résidente de l’immeuble a été interpellée dans la rue par les policiers alors qu’elle tentait de mettre le feu à un container à poubelles, indique à 20 Minutes une source proche du dossier. Agée de 40 ans, Essia B., était connue des services de police pour « des dégradations », précise cette même source. En fin d'après-midi, sa garde à vue a été suspendue, indique à 20 Minutes, le parquet de Paris. A l’issue d’un examen médical et d’un examen de comportement, Essia B. a été admise à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.