Ce que l'on sait de l'incendie d'un immeuble à Paris qui a fait 10 morts

Incendie à Paris: Ce que l'on sait de l'incendie d'un immeuble du 16e arrondissement qui a fait 10 morts

INCENDIEUn incendie, probablement d’origine criminelle, a fait 10 morts et une trentaine de blessés, dont un grave, dans le 16e arrondissement de Paris. Une habitante a été placée en garde à vue
Marie de Fournas et Thibaut Chevillard

Marie de Fournas et Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Selon un dernier bilan, dix personnes sont mortes et une trentaine d’autres ont été blessées dans l’incendie d'un immeuble, dans le 16e arrondissement de Paris.
  • L’origine du sinistre serait criminelle.
  • Essia B., une habitante de 40 ans, a été interpellée et placée en garde à vue.

Dix personnes sont mortes et une trentaine d’autres ont été blessées dans l’incendie d’un immeuble du 16e arrondissement de Paris, dans la nuit de lundi à mardi, apprend 20 Minutes de sources concordantes. Le feu, violent selon les pompiers, a démarré vers 1 heure du matin au deuxième étage de ce bâtiment qui en comprend huit, situé au 17 bis rue Erlanger. 20 Minutes fait le point.

Une habitante interpellée

Une enquête a été ouverte pour « destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort » et confiée au premier district de police judiciaire, a annoncé le parquet de Paris. Une résidente de l’immeuble a été interpellée dans la rue par les policiers alors qu’elle tentait de mettre le feu à un container à poubelles, indique à 20 Minutes une source proche du dossier. Essia B., 40 ans, était connue des services de police pour « des dégradations », précise notre source. En état d’ivresse, cette habitante a été placée en garde à vue mardi matin. Dans l’après-midi sa garde à vue a été suspendue a indiqué à 20 Minutes le parquet de Paris. La femme a été admise à la pharmacie de la préfecture de police après un examen médical et un examen de comportement.

Conflit de voisinage sur fond de musique trop forte ?

L’enquête ne fait que commencer, plusieurs témoins sont en train d’être entendus par les enquêteurs. Selon une autre source policière, Essia B. présente des problèmes psychologiques assez lourds. « Il faut donc être prudent quant aux motivations de la suspecte », précise-t-elle. Une seconde source proche du dossier nous indique que l’hypothèse « d’un conflit avec un voisin » est privilégiée. En effet, selon nos informations, un peu après minuit, les policiers s’étaient déplacés dans l’immeuble à la demande d’un voisin de la suspecte qui se plaignait du niveau élevé de la musique provenant de son appartement. Elle tenait devant eux des propos « incohérents » mais ne semblait pas présenter de danger. C’est la raison pour laquelle ils ne l’ont pas interpellée.

Ce voisin qui a appelé la police, puis les secours a expliqué au Parisien qu’après le départ des policiers, cette voisine avait essayé de « défoncer » sa fenêtre et sa porte « pour se venger » alors qu’il était sorti avec sa femme. Un voisin lui a également expliqué qu’il y avait « du papier » avec « du bois » devant sa porte. « Quand je l’ai croisée, elle m’a souhaité "bon courage" en me disant que j’étais pompier, et que j’aimais bien les flammes, assure au quotidien ce voisin. Là, j’ai senti l’odeur de brûlé. Et je me suis aperçu qu’elle avait mis le feu à tout l’étage. »

Un jeune couple du troisième étage explique à l’AFP avoir entendu « une dispute » vers 23h00 : « Au début, un homme a crié « y’en a qui se lèvent tôt demain, y en a qui bossent tôt ». Il disait qu’il y avait de la musique, même si nous on n’entendait pas », raconte Clément. « Un peu après, poursuit-il, il y a eu un bruit d’assiette. Je suis allé regarder et il y avait une assiette avec des ustensiles par terre au milieu de la cour intérieure. Ensuite, j’ai entendu une dame dire quelque chose comme « bouge pas, t’es mort » ou « si tu bouges t’es mort ». Elle criait très fort, une voix de quelqu’un de pas bien intentionné ».

Un feu violent et un immeuble difficile d’accès

Il a fallu plus de cinq heures d’intervention aux pompiers pour maîtriser le feu. Les soldats du feu sont intervenus dans des conditions particulièrement difficiles pour secourir une cinquantaine de personnes réfugiée sur le toit ou se manifestant depuis leurs fenêtres. L’immeuble ne donnant pas directement sur la rue, les secours ont dû traverser un premier immeuble pour accéder à « une courette » desservant l’immeuble, puis déployer « les échelles à coulisse et à crochets pour partir à l’ascension de la façade », a expliqué le capitaine Fuet, porte-parole des pompiers, à 20 Minutes. Les engins avec les grandes échelles ont donc dû rester dans la rue. Parmi la trentaine de blessés, huit sont des sapeurs.

Le bilan pourrait encore s’alourdir

Selon un dernier bilan publié à 11h30 ce mardi, dix personnes sont décédées dans cet incendie, maîtrisé peu après 6 heures du matin. Cependant, le bilan pourrait encore s’alourdir car des opérations de reconnaissance et de surveillance sont en cours dans les derniers étages indique le capitaine Fuet. Le porte-parole des pompiers de Paris indique qu’il existe toujours un risque que le 8e étage s’effondre. Une cellule d’urgence a été installée à la mairie du 16e arrondissement pour les riverains souhaitant un soutien psychologique ou un accompagnement dans leurs démarches, a indiqué dans un tweet Anne Hidalgo.

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