Explosion à Paris: «C'était une scène traumatisante... Je sais que j'y ai échappé de peu», témoigne une passante
TEMOIGNAGE•« 20 Minutes » a recueilli le témoignage d’une femme présente dans la rue de Trévise au moment de l’explosion de la boulangerie…Propos recueillis par J.-L. D.
L'essentiel
- Une explosion est survenue dans une boulangerie rue de Trévise, faisant plusieurs morts et blessés
- Sonia marchait dans cette rue à ce moment-là pour se rendre à son commerce
- Elle témoigne pour « 20 Minutes » de ce qu’elle a vécu sur place
Après l'explosion de la boulangerie de la rue de Trévise, qui a fait quatre morts ce samedi matin à Paris, 20 Minutes a recueilli le témoignage de Sonia, commerçante qui se trouvait sur les lieux à ce moment-là.
Vous êtes un témoin de l’explosion de la boulangerie de la rue Trévise. Que s’est-il passé ?
Je me rendais à mon commerce (Bon bouquet, situé 29 rue de Trévise). C’était samedi matin, je traînais le pas. J’ai vu des pompiers en train de baliser et d’évacuer la rue, l’un d’eux m’a dit de me presser et de ne pas rester. Je me suis alors mis à accélérer et vingt secondes plus tard, l’explosion a eu lieu, juste derrière moi. J’ai été projetée par la violence du choc, et quand je me suis retournée, il n’y avait que de la fumée partout et des débris. C’était une scène traumatisante. J’ai alors couru jusqu’à mon magasin et je m’y suis enfermée.
Quelle a été votre première réaction après l’explosion ?
Mes pensées ont directement été pour les gens que j’avais vus, deux secondes derrière moi, et qui avaient disparu derrière la fumée. Les pompiers bien sûr, mais aussi les personnes de l’hôtel en face de la boulangerie, en train de simplement prendre un petit-déjeuner, ou le personnel qui fumait à l’extérieur, à quelques mètres de l’explosion. Et surtout, à « mon » pompier, qui en me disant de me presser, m’a sauvé la vie. Si je n’avais pas accéléré le pas, je me serais retrouvée pile en face de la boulangerie lorsque l’explosion a eu lieu. Je suis une miraculée.
Comment surmonte-t-on un tel choc ?
Une fois enfermée dans ma boutique, je ne voulais pas sortir, je tremblais de partout. Les gens me posaient des questions mais j’étais paralysée, je ne pouvais pas répondre. Ce n’est que maintenant que je suis aux urgences, loin de l’explosion, et que je vais me faire ausculter pour le mal de tête énorme que m’a provoqué le bruit, que la boule que j’ai eu au ventre toute la matinée s’estompe. Il y avait plein de gens dehors, en pyjama, en haut dan les étages, essayant de comprendre. Mon premier réflexe fut de partir et de voir mes enfants. Je sais que j’y ai échappé de peu.