«C’est une nouvelle qui nous a tous pris un peu de court », admet Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités. Le 20 décembre 2018, une voie de la circulation sur la route nationale 118, dans le sens Saclay-Paris, au niveau du pont de Sèvres, a dû être fermée par la direction des routes du ministère des Transports. Ce mardi, Valérie Pécresse a annoncé différentes mesures pour accompagner les Franciliens dans ce changement. 20 Minutes vous résume la situation.

Pourquoi une voie de circulation est-elle fermée ?

En mai 2018, une partie d’un mur de soutènement de la chaussée sur l’autoroute A15 s’est effondrée, ce qui avait entraîné la fermeture du viaduc de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Depuis, la direction des routes Ile-de-France a vérifié les autres murs de la région construits de la même façon. Ceux de la RN118 sont dans un état jugé « critique ». Une voie a été fermée fin décembre, afin d’y réaliser des travaux.

Combien de temps vont durer les travaux ?

On ne sait pas encore. Valérie Pécresse demande à l’Etat de fournir un calendrier de réouverture de la voie. « C’est quand même fou de n’avoir absolument aucune visibilité sur la date de réouverture », s’indigne-t-elle.

La fermeture d’une voie va-t-elle avoir un impact sur la circulation ?

Plus de 100.000 automobilistes empruntent chaque jour cet axe. C’est l’un des plus empruntés d’Île-de-France. « Si l’impact pendant les fêtes a été faible, il est évident qu’en cette rentrée, nous allons constater l’ampleur des conséquences de la fermeture sur la vie quotidienne des usagers », affirme Valérie Pécresse. Et d’ajouter : « On ne va pas promette que par magie, on va faire disparaître les bouchons et régler tous les problèmes, […] mais on a aussi vu avec les services de maintenance qu’on peut trouver un certain nombre de mesures de compensation, et d’amélioration de la situation. »

Que propose l’Ile-de-France Mobilités pour les automobilistes ?

La région a d’ores et déjà rétabli le covoiturage gratuit pour tous les usagers de la RN118. Ile-de-France Mobilités paiera la part de l’usager pendant toute la période de fermeture de la voie, dans les trois départements concernés (Essonne, Hauts-de-Seine, Yvelines).

Les conducteurs peuvent s’inscrire sur une des huit plateformes partenaires (Blablalines, Clem’, Covoit’ici, IDVROOM, Karos, Klaxit, Ouihop, Roulez Malin) pour proposer de partager leur véhicule. Chaque trajet sera remboursé.

Pour les voyageurs, il faut télécharger l’application ou se rendre sur le site internet Vianavigo, afin de trouver la liste des trajets de covoiturage correspondant au besoin, dans la zone concernée. Il n’y a rien à payer. « Ouvrez vos portes et inscrivez-vous sur les plateformes !, encourage la présidente de la région Ile-de-France. C’est un geste de solidarité, il y aura moins d’embouteillages puisqu’on limitera la congestion, et c’est du pouvoir d’achat en plus. » Elle souhaite également organiser des aires de covoiturage, notamment autour de Vélizy et d’Ulis.

Les automobilistes vont-ils se rabattre sur l’autoroute A86 ?

C’est possible, et la région compte donc les aider. Depuis le 1er janvier 2019, les tarifs du duplex A86 ont augmenté de 6 %. Les prix aux heures de pointe « sont extraordinairement élevés », dénonce Valérie Pécresse. Elle espère donc un gel de cette augmentation pendant la durée des travaux, pour tous les automobilistes.

Quid des transports en commun ?

Les lignes de rabattement seront « renforcées ». Sont concernés les RER B et C, les lignes de bus L, N, U, et le tramway T6. Ce dernier bénéficiera notamment d’un élargissement de la période de pointe du matin et du soir, pour répondre au besoin de transport supplémentaire. Le tramway devrait donc circuler toutes les 4 minutes, jusqu’à 11h le matin, et de 15h30 à 20h le soir.

Ile-de-France Mobilités va mettre en place une cellule de crise pour assurer un suivi de l’évolution du trafic de bus de ce secteur. Des bus seront rajoutés si besoin.

Moins se déplacer, est-ce la solution ?

Valérie Pécresse passe un appel aux entreprises : « Il faut que nous profitions de cette galère et de ces travaux pour encourager le télétravail, le lissage des heures de pointe, et l’utilisation d’espaces de coworking. »

Que demande la région à l’Etat ?

Elle rencontrera la ministre chargée des Transports, Elisabeth Borne, au cours de cette semaine. La présidente de la région Ile-de-France demande à l’Etat « de réaliser dans les plus brefs délais un audit de l’ensemble des principaux ouvrages routiers dont il a la charge, en précisant les investissements à réaliser, pour éviter que de telles situations ne se reproduisent ». Et de poursuivre : « C’est l’Etat qui est en charge des routes, c’est [à lui de] rassurer l’ensemble des Franciliens. » Valérie Pécresse veut également réunir un comité des usagers et des élus.

Le prix de toutes ces mesures et pour le moment inconnu. « On paiera le prix qu’il faut », assure Valérie Pécresse.