VIDEO. Paris: On a testé le premier parc de jeu en réalité virtuelle de France
LOISIRS•Début décembre le parc d’aventure Illucity, entièrement en VR, a ouvert Porte de la Villette dans le nord de Paris…Marie de Fournas
L'essentiel
- La réalité virtuelle est une technologie qui, via un casque, simule à son utilisateur sa présence dans un environnement 3D entièrement créé par des logiciels.
- Le parc Illucity propose au public 20 jeux se pratiquant avec cette technologie, démocratisée depuis seulement une dizaine d’années.
Equipé d’une dorsale et d’un large casque de couleur, un garçon d’une dizaine d’années brasse l’air en poussant des cris dans une petite salle vide d’environ 5 m². Nous ne sommes ni à l’hôpital, ni dans un épisode de Black Mirror, mais dans Illucity, un parc d’attractions entièrement dédié à la réalité virtuelle. L’enfant qui s’agite sous les « chuuuuut » amusés de sa maman est simplement dans la peau d’un chevalier de l’Ordre du Temple défendant le Saint-Graal des assaillants…
« Ici, les jeux sont aussi bien pour des gamers, que pour des familles, car les 20 contenus que l’on propose sont très variés », explique Nathan Reznik, directeur du parc. Effectivement dans les allées et les boxes d’Illucity, on croise autant des groupes d’amis que des familles. Il y a même des grands-parents !
« Avec la VR, le champ des possibles est bien plus grand »
Parmi les expériences possibles, des films qui se regardent à 360°, des jeux courts d’arcade, un jeu d’hyper reality où le jeu se concentre sur une immersion totale du visiteur et enfin des escape games. « Nous avons quatre escape games. Ce sont des jeux d’évasion multijoueurs classique, sauf qu’avec la VR, le champ des possibles est bien plus grand, assure Nathan Reznik. Dans la réalité, les joueurs évoluent dans 15 m², mais dans le jeu, ils vont se retrouver dans plus de trois pièces. »
A nous de jouer, nous sommes un groupe de quatre, le nombre maximal et idéal pour tester un des escape games. Cela sera La malédiction du corsaire , un jeu de pirates où nous devons absolument retrouver un trésor caché au risque de rester emprisonnés dans le bateau. Nous sommes par équipe de deux dans des salles séparées mais grâce à la magie de la technologie nous pouvons communiquer ensemble et nous voir. Enfin nous voir… Une fois le casque mis, nous nous transformons en pantin de bois pirate au milieu d’une petite île. Après avoir passé 5 minutes à s’envoyer des boulets de canon, cueilli des fleurs et gloussé en faisant des poses improbables, le games master, visiblement habitué, nous rappelle gentiment qu’il y a tout de même un jeu à terminer.
Le sol tremble
Une fois lancés, tous les joueurs sont captivés. Le décor est celui d’un film en 3D. Tout le monde est particulièrement impressionné par la prise en main des objets, qui peuvent presque tous se saisir. Au bout de 45 minutes, nous terminons in extremis, mais victorieux cet escape game accessible aux novices. Tous les joueurs sont emballés. « On n’est pas relié à des câbles, donc on a vraiment ce sentiment de liberté comme dans un escape games classique. Même si les graphismes ne sont pas aussi poussés que sur ce que l’on peut faire aujourd’hui en termes de graphisme, c’était vraiment pas mal et très immersif avec par exemple le sol qui tremble lorsqu’il y a un tir de canon où que l’on est transporté dans une nouvelle pièce », analyse Alex, adepte de jeux vidéo.
« Je trouve qu’on a beaucoup plus échangé que dans un escape game classique parce qu’on n’était pas dans notre réalité. On a plus besoin de l’autre, besoin de lui montrer ce que l’on voit, lui demander ce qu’il a trouvé », commente Bertille en enlevant son casque. Pour elle, le temps d’expérience était suffisant : « Ça fait quand même du bien d’enlever le casque. »
« J’aurais pu faire une heure de plus »
Tout le monde n’a pas la même sensibilité avec les casques de réalité virtuelle, c’est pourquoi le parc possède d’ailleurs une « chill park » pour faire une pause visuelle avec un snack et des boissons. Mais les garçons, eux vont très bien et en veulent encore. Alexandre se lance dans le jeu de chevaliers. Si l’écran à l’entrée du box ne nous montrait pas ce qu’il voit, on pourrait croire qu’il se bat avec des mouches.
« Moi j’aurais pu faire une heure de plus dans l’escape », assure Nathan, un des participants, qui décide donc d’aller tester un des jeux d’arcade. Son choix se porte sur Ape-X. Il sera donc un singe géant cybernétique, installé en haut d’un gratte-ciel attaqué par des drones. L’expérience se vit seul, mais le spectacle est bien assez amusant pour faire patienter les autres joueurs. Au bout de huit minutes particulièrement intense, Nathan sort, en sueur. « J’ai adoré ! Ça arrive de tous les côtés ! T’as pas un moment de répit et surtout j’avais vraiment l’impression que je pouvais tomber ! Faut pas avoir le vertige, assure celui dont le dernier test de casque VR remonte à il y a deux ans sur un salon. Les progrès réalisés sont vraiment impressionnants, ça n’a rien à voir. »
Pas le temps ni encore la motivation pour tester le jeu de zombie ou un second escape games en mode Assassin's Creed, mais peu importe. Illucity est le genre de parc où l’on peut revenir plusieurs fois puisque les jeux se payent à la carte : entre 5 et 30 euros par personne pour des jeux allant de 5 minutes à 1 heure. Pour les plus gros jeux, il est vivement conseillé de réserver sur Internet, car certains jeux affichent complets plusieurs jours à l’avance.
Un succès qui conforte Nathan Reznik dans son désir de développer le parc. « On réfléchit aussi à des partenariats avec d’autres entreprises du parc de la Villette comme le simulateur de chute libre. » En attendant, de sauter en parachute en restant à seulement quelques mètres du sol, un petit nouveau (pas si petit) devrait voir le jour. « On bosse actuellement avec des studios pour lancer notre propre jeu, une création exclusive en hyper reality dans un espace de 100 m². Cela se passera dans une chambre d’enfant géante avec jusqu’à six joueurs. » La salle est prête, le lancement est prévu début 2019.