TRANSPORTLes Parisiens toujours plus séduits par le vélo électrique

Paris: Les habitants toujours plus séduits par le vélo électrique

TRANSPORTA partager en libre-service ou personnel à l’achat, le vélo à assistance électrique (VAE) a particulièrement la cote auprès des Parisiens…
Le 30 octobre 2018, à Paris (20e). Une station Velib', rue des Pyrénées, avec un vélo électrique (en bleu).
Le 30 octobre 2018, à Paris (20e). Une station Velib', rue des Pyrénées, avec un vélo électrique (en bleu). - Clément Follain / 20 Minutes / 20 Minutes
Marie de Fournas

Marie de Fournas

L'essentiel

  • En deux ans, les ventes de vélo électriques ont explosé en France et à Paris.
  • Les Vélib' électriques sont en train de devenir les chouchous des Parisiens.
  • Entre aménagement de pistes cyclables et primes à l’achat, le vélo électrique pourrait s’imposer dans le monde des transports favoris à Paris.

Avec la fin (ou presque) de la prime d’Etat pour l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE) en janvier dernier, certains craignaient une baisse des ventes en 2018. Il n’en est rien. « Le nombre de VAE vendus en 2018 est équivalent à celui de 2017 », assure à 20 Minutes Alexis Blaevoet, responsable de la boutique Les Cyclistes branchés, dans le 16e arrondissement de Paris. En 2017, sur l’ensemble de la France, les ventes avaient quasiment doublé par rapport à 2016 : près de 255.000 vélos électriques vendus selon une récente étude de l’Observatoire du cycle.

Sur Paris, le nombre de ventes peut en partie s’évaluer à partir des primes à l’achat, toujours accordées par la mairie aux acquéreurs de cycles électriques. 11.040 aides demandées en 2017 et en 2018 : 11.000 comptabilisées au mois de novembre. « On a voté le budget lundi et la subvention sera reconduite en 2019, promet Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris, chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public. On a une grande volonté d’accompagner le développement du vélo électrique car il a un fort potentiel de substitution à la voiture et la moto notamment pour les trajets quotidiens domicile-travail. C’est un formidable outil de transition écologique. »

La vitesse, sans la sueur

Avec un prix moyen du VAE à 1.564 euros selon l’Observatoire du cycle, la prime parisienne de 400 euros maximum aide bien, mais n’est pas la seule motivation à l’achat. « Les gens en ont marre de la voiture, des difficultés à trouver une place de parking, ou des transports en commun bondés et moroses », assure Alexis Blaevoet. Du coup, de plus en plus de Parisiens adoptent ce moyen de transport quotidiennement. Une façon rapide de se déplacer (24 km/h maximum) sans pour autant arriver transpirant au bureau dès le matin. « On est passé de : "j’ai un vélo parce que c’est pratique et utile" à "j’ai un vélo parce que c’est agréable" », complète Stéphane Baillet, directeur général d’ Altermove, spécialiste des trotinettes et des vélos électriques.

Mais sur l’offre des cycles électriques dont dispose les Parisiens, il y existe aussi une possibilité moins coûteuse à 99,60 euros l’année : le vélib’électrique. Après des couacs de lancement en début d’année, dus au changement d’infrastructures, ces nouveaux vélos en libre-service semblent séduire. « Aujourd’hui, plus de 30 % des courses sont réalisées en Vélib’électriques alors qu’ils ne représentent pour l’instant que 25 % du parc », expose Arnaud Marion, directeur de Smovengo. L’opérateur Vélib’prévoit de faire passer le nombre de ses deux roues électriques de 3.600 aujourd’hui à 6.000 au printemps. Même si en raison de la circulation à Paris, Smovengo constate que les utilisateurs circulent seulement légèrement plus vite qu’avec un vélo mécanique. La différence est ailleurs. « Comme c’est moins fatigant, les usagers font avec les vélos électriques, des trajets plus longs, qu’ils auraient réalisés en voiture ou en transports en commun auparavant ».

Le vélo électrique comme unique moyen de transport

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les vélos électriques en libre-service ne concurrencent pas ceux à l’achat. Les deux se complètent. « Les gens découvrent le vélo électrique en utilisant les nouveaux Vélib’électriques, aiment et veulent ensuite le leur. Tout simplement parce que beaucoup de personnes utilisent aujourd’hui le vélo comme unique moyen de transport. Certains vont donc vouloir y ajouter un siège pour enfant, un bagage pour les courses et diverses autres accessoires », énumère Stéphane Baillet, qui vend un vélo pouvant même transporter deux enfants et un panier. Soit plus qu’une Smart.

De quoi donner bon espoir aux commerçants parisiens pour l’année 2019. « C’est un marché en croissance. Nous prévoyons de continuer à nous développer », assure le directeur général d’Altermove qui compte déjà sept boutiques sur Paris et sa banlieue. D’autant qu’un constat est clair pour nos spécialistes des vélos électriques : les acheteurs sont prêts à mettre le prix. « Mon magasin est sur un positionnement moyen/haut de gamme et je constate que les gens ont acheté des modèles plus chers, plus performants et plus qualitatifs. Nous ne sommes donc pas sur un achat de test mais bien réfléchi. C’est ce qui me fait pense que le VAE va finir par remplacer en tout ou partie les autres moyens de transport dans la capitale », pronostique le responsable des Cyclistes branchés.

Nouvelles pistes et nouvelle prime

Ce dernier souligne tout de même que quelques freins demeurent à Paris : les vols fréquents des deux roues et le manque d’infrastructures dédiées spécifiquement à la circulation des vélos pour leur assurer une plus grande sécurité. « Une vingtaine de projets pour les vélos ont été faits ou sont en cours de réalisation aux portes de Paris pour améliorer la liaison entre la capitale et la proche banlieue », assure Christophe Najdovski en précisant que la piste cyclable qui reliera Bastille à Châtelet ouvrira le décembre et que celle reliant Bastille à Concorde devrait être praticable d’ici l’été 2019.

Nouveauté depuis cette année : une prime de la mairie de Paris pour l’achat de vélo-cargo et vélo-triporteur, électriques comme mécaniques. 600 euros pour les particuliers et jusqu’à 1.200 euros pour les professionnels. « Ces vélos sont utilisés pour transporter les enfants, mais aussi la marchandise. Ils peuvent donc respectivement se substituer à la voiture et aux camionnettes diesel par exemple », explique l’adjoint à la maire en charge des transports. Plus d’une centaine de demandes de subvention ont déjà été faites et la mairie prévoit d’en recevoir de plus en plus.