VIDEO. Paris: Radars, amendes, malus... Des élus montent au créneau sur l’utilisation des trottinettes électriques
SOCIETE•Des élus parisiens vont évoquer le sujet de l’encadrement des trottinettes électriques au prochain Conseil de Paris qui débute mardi 13 novembre...Romain Lescurieux
L'essentiel
- Depuis le début de l’été, les trottinettes électriques fleurissent dans l'espace public parisien.
- Où peuvent-elles rouler ? A quelle vitesse ? Sous quelles conditions ? Aucune réglementation claire ne s’applique actuellement à ces engins.
- Des élus se penchent sur le sujet de la réglementation.
Sur les trottoirs, les pistes cyclables, les routes, les places… Elles sont désormais partout. Depuis le début de l’été, les trottinettes électriques fleurissent dans l’espace public parisien. On les croise à l’arrêt, déposées sauvagement ou en mouvement, avec une voire deux personnes dessus. Aujourd’hui, quatre entreprises se partagent ce marché de mobilité douce alternative à la voiture et au vélo, avec plusieurs milliers de trottinettes proposées en « free floating ». Un système coincé dans un flou juridique.
« Loi de la jungle »
Où peuvent-elles rouler ? A quelle vitesse ? Sous quelles conditions ? Aucune réglementation claire ne s’applique actuellement à ces engins, qui ne sont que tolérés dans les villes. Selon Service-Public.fr, elles peuvent être utilisées sur les trottoirs « à condition ne pas dépasser 6 km/h » et elles sont « tolérées sur les pistes cyclables, à condition de ne pas rouler à plus de 25 km/h ». Mais la loi va évoluer.
Ces engins de déplacement personnels (EDP) électriques, et notamment les trottinettes, doivent prochainement faire leur entrée dans le Code de la route où ils formeront une nouvelle catégorie de véhicules, a confirmé récemment la ministre des Transports Elisabeth Borne. « Nous allons […] créer une nouvelle catégorie de véhicules dans le Code de la route. Ces engins pourront circuler sur les pistes ou sur les bandes cyclables ou dans les zones à 30 km/h, mais leur place n’est pas sur les trottoirs où la sécurité des piétons doit être assurée », a-t-elle expliqué lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
« Nous donnerons aux maires la possibilité d’adapter ces règles en tenant compte de la situation de leurs territoires », a-t-elle ajouté. Ainsi, des élus parisiens veulent d’ores et déjà emboîter le pas pour encadrer l’usage de ces trottinettes dans la capitale. « Pour le moment, c’est la loi de la jungle. Personne ne respecte rien », lance Jérôme Dubus, du groupe Parisiens Progressistes Constructifs et Indépendants (PPCI, pro-Macron).
Radars, malus, contraventions, « code du trottoir »
« Il y a une augmentation du nombre de trajets. C’est positif mais il est urgent d’encadrer la réglementation et le mode de fonctionnement. Nous avons beaucoup de plaintes de la part d’administrés parisiens, explique l’élu. Les déplacements sur les trottoirs peuvent gêner les personnes âgées, les parents avec des poussettes, les enfants. D’autant que ces engins peuvent rouler à 40 km/h. » Par ailleurs, le groupe politique rappelle dans son vœu, qu’entre 2016 et 2017, le nombre d’accidents de trottinettes ayant fait des blessés a augmenté de 23 % en Ile-de-France, selon les chiffres de la préfecture de police.
Le groupe propose notamment que la brigade anti-incivilités verbalise « les contrevenants qui rouleraient sur les trottoirs ou dépasseraient la vitesse autorisée ». « On peut imaginer un système de radars à main. C’est tout à fait faisable », précise Jérôme Dubus.
Le groupe LRI (Les Républicains et Indépendants) va également aborder le sujet en Conseil de Paris et va demander un « code du trottoir ». Ils proposeront notamment d’« encadrer le free-floating en demandant le versement d’une redevance par les opérateurs concernés. Et de mettre place un système de malus pour les clients qui laissent les engins utilisés n’importe où et notamment sur les trottoirs ». « Il y a urgence d'encadrer car il y a une tension qui monte entre les cyclistes, les voitures, les scooters, les usagers de trottinettes et les piétons, notamment pour les personnes handicapées et celles et ceux avec des poussettes », commente-t-on dans les rangs de la droite parisienne.