DROGUELa mairie de Paris annonce un nouveau plan anti-crack

Paris: La mairie annonce un nouveau plan anti-crack

DROGUEPour lutter contre le trafic de crack qui touche la capitale, la mairie de Paris a annoncé, entre autres, le déblocage d'un million d'euros supplémentaire...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Plus de maraudes à la rencontre des toxicomanes, plus de places en hébergement et un million d'euros supplémentaire: la maire de Paris a annoncé lundi soir son plan dans le nord-est de la capitale pour endiguer le trafic de crack. «Une place comme Stalingrad a besoin d'être sécurisée», a martelé auprès des riverains Anne Hidalgo, en visite dans ce quartier populaire du nord-est de la capitale, gangrénée depuis plusieurs mois par le trafic de drogues.

«Avec l'Agence régionale de la santé (ARS), la mairie met un million d'euros supplémentaire pour la prise en charge des toxicomanes», victime de ce dérivé de la cocaïne, a annoncé la maire de Paris. Ce million d'euro supplémentaire, qui portera à quelque 1,5 million d'euro le budget total consacré en 2019, doit permettre d'«augmenter le nombre de maraudes» de bénévoles pour aller à la rencontre de ce public, qui souffre souvent de problèmes psychiatriques, et financer «des lieux d'hébergement spécifique», a-t-elle précisé.

La situation s'est dégradée depuis le démantèlement de la «Colline»

À terme, jusqu'à 180 personnes pourront ainsi être mises à l'abri, contre une soixantaine environ aujourd'hui, dans des hébergements où se trouveront également des équipes médicales et sociales spécialisées dans cette prise en charge.

La situation dans la capitale s'est peu à peu dégradée ces derniers mois. Selon plusieurs sources, après le démantèlement de la «Colline», porte de la Chapelle (nord de Paris), où transitaient jusqu'à 700 personnes chaque jour pour s'approvisionner en crack, les toxicomanes se sont dispersés dans plusieurs arrondissements voisins, engendrant des problèmes de violence et insécurité.

2.500 interpellations

La lutte contre le trafic de drogues a permis l'arrestation de plus de 2.500 personnes pour trafic et l'interception de plus de 3 tonnes de drogues dans l'agglomération, depuis le début de l'année, annonçait le préfet de police, Michel Delpuech, fin septembre. Et «l'action spécifique menée sur les lignes 4 et 12 du métro» a permis l'interpellation de «80 revendeurs et 141 consommateurs» au premier semestre 2018, précisait-il.

Pour Kevin, riverain de 39 ans, «si on ne fait que bouger les consommateurs, ça ne changera jamais rien». «On pousse les toxicomanes de la porte de la Chapelle, puis ils fuient dans les métros, puis à la Goutte d'Or ou à Stalingrad... C'est sans fin. Le fond du problème lui n'est jamais résolu, le suivi n'est jamais fait», a-t-il déploré auprès de l'AFP.