Le Blanc-Mesnil, c'est loin d'être le Bronx
•La Seine-Saint-Denis, c'est pas l'Amérique, mais ce n'est pas le Bronx non plus. C'est le constat amusé d'une délégation transport du Congrès américain (voir encadré), qui faisait halte hier au Blanc-Mesnil pour parler mobilité urbaine et justice sociale.Bruno Pinel- ©2008 20 minutes
La Seine-Saint-Denis, c'est pas l'Amérique, mais ce n'est pas le Bronx non plus. C'est le constat amusé d'une délégation transport du Congrès américain (voir encadré), qui faisait halte hier au Blanc-Mesnil pour parler mobilité urbaine et justice sociale.
Ces politiques d'outre-Atlantique voulaient voir une ville typique de banlieue, et leurs a priori, issus des images d'émeutes diffusées en boucles en 2005 sur les médias américains, se sont évaporés lorsqu'ils ont arpenté la ville. En visitant le quartier des Tilleuls, zone la plus sensible de la ville, ces Américains n'en reviennent pas. « C'est ça la banlieue ? Venez dans le Bronx, vous verrez ce qu'est un quartier sensible », s'amuse Kevin Casey, un conseiller du Congrès américain.
Didier Mignot, maire (PCF) de la commune, analyse son désarroi. « Durant ces émeutes, CNN a diffusé partout dans le monde, pendant des jours, des images de voitures en feu au Blanc-Mesnil ». Dès lors, difficile de redorer l'image de cette ville où « il y a certes du chômage, mais aussi des jeunes qui veulent s'en sortir et qui ne sont pas des casseurs », ajoute-t-il. Stéphanie, Blanc-Mesniloise depuis douze ans, se réjouit de « voir des étrangers qui estiment que la banlieue, ce n'est pas toujours ce qu'on veut faire croire aux gens ».
Les Américains parcourent la ville en car, comme des touristes, et constatent le décalage entre leurs préjugés et la réalité. Appareil photo à la main, ils prennent des clichés en guise de témoignage. « En rentrant chez moi, je montrerai à mes amis les photos de vos quartiers sensibles, cela les fera bien rire », s'amuse Kevin Casey.