VIDEO. Paris : Des bénévoles restaurent une abbaye en plein cœur de la capitale
REPORTAGE•Situé dans le 4e arrondissement, le cellier gothique datant du XVIe siècle est actuellement restauré par l’association Paris Historique…A.Ba
L'essentiel
- Cette ancienne abbaye cistercienne, datant du XVIe siècle, a survécu à une démolition dans les années 1960 mais son cellier gothique est menacé.
- Les bénévoles de l’association Paris Historique refusent de laisser ce patrimoine, classé Monument historique, à l’abandon et le restaurent.
- Deux millions d’euros sont nécessaires pour sa sauvegarde.
«Le patrimoine est un bien commun. On doit le faire connaître et le préserver », explique Karine Mourot, salariée de Paris Historique. L’association siège, depuis 1963, à la maison d’Ourscamp, située au 40/46, rue François-Miron dans le 4e arrondissement de Paris. Cette ancienne abbaye cistercienne du XVIe siècle, aujourd’hui classée au titre des Monuments historiques, servait de logis aux moines. Ils utilisaient le cellier, en sous-sol, comme remise pour les produits agricoles issus de leur terre. Résolus à ce que celui-ci ne dépérisse pas, les bénévoles de Paris Historique œuvrent à sa restauration et sa sauvegarde.
Cette restauration, en plusieurs étapes, vise notamment la réfection des voûtes d’ogives, des murs ou du sol dont le chantier nécessite 2 millions d’euros. David Poiron est artisan maçon traditionnel et tailleur de pierre. Mardi, il assiste cinq bénévoles afin de leur transmettre les secrets d’un travail manuel à l’ancienne. De la confection du mortier dont il assure « qu’il peut tenir jusqu’à 1.000 ans » à la taille de pierre. « On travaille avec des matériaux sains et écologiques afin d’être en harmonie avec le bâtiment. »
« C’est à nous de sauver ce cellier »
Anne participe au chantier de restauration du cellier gothique de l’ancienne abbaye cistercienne. Consciente d’être « un témoin clé du savoir-faire et d’une histoire culturelle », la bénévole ne baisse pas les bras lorsque sa coupe de pierre n’est pas aussi fine que celle du maître.
Masque sur le visage, Alice, étudiante à la Sorbonne pense que « le patrimoine parisien est magnifique ». Alors qu’elle remue le mortier, elle évoque un quartier, jadis « voué à la destruction mais maintenant c’est à nous de sauver ce cellier », finit-elle par lancer fièrement.
La maison d’Ourscamp est ouverte au public toute l’année et lors des Journées européennes du patrimoine – 15 et 16 septembre – où des démonstrations de taille de pierre seront proposées.
Paris Historique, La maison d’Ourscamp, 40/46, rue François-Miron, 75004 Paris.