VIDEO. «Je galère toute la journée»… Comment les personnes à la rue font face à la canicule
REPORTAGE•Lundi après-midi, 115 personnes se sont présentées à « La maison dans le jardin », un accueil de jour du Samu social situé au 35 avenue Courteline dans le 12e arrondissement de Paris…A.B.
L'essentiel
- L’accueil de jour du Samu social de Paris, « La maison dans le jardin », est ouvert de 10h à 17 h 30 pour les hommes et les couples.
- Pour un café, une consultation médicale ou bien laver leur linge.
- La présence des travailleurs sociaux sur le site est renforcé.
Si la canicule est difficile à supporter à Paris, elle l’est particulièrement pour les personnes sans domicile fixe. « Notre inquiétude, c’est pour les SDF qui sont exposés aux fortes chaleurs dans la rue, qui ont parfois du mal à accéder à l’eau, à se rafraîchir », avertissait en fin de semaine dernière Agnès Buzyn, la ministre de la Santé.
Risque de déshydratation
« Le bitume est chaud et la réverbération du soleil n’aide pas les personnes à la rue qui parfois consomment plus d’alcool, ce qui entraîne une déshydratation, explique Brigitte Lucas, la directrice de « La maison dans le jardin », gérée par le Samu social de Paris. En raison de la canicule, nous avons donc adapté la prise en charge des usagers en renforçant la présence des travailleurs sociaux. » Situé à deux pas du bois de Vincennes, l’établissement propose un accueil de jour pour les hommes et les couples, de 10 h à 17 h 30.
Lundi après-midi, 115 SDF se sont présentés dans cette structure alors que le thermomètre flirtait avec les 37 degrés. Avec la chaleur, « je galère toute la journée et je ne sais pas où aller », souffle Saouli. « Je viens pour le café », lance Christos vêtu de son polaire. Comme de nombreux SDF, il peine à trouver un lieu sécurisé pour stocker ses affaires et doit se déplacer avec. A côté de lui, une dizaine d’usagers en profitent pour se désaltérer. L’espace hygiène, muni de ses vingt-cinq douches, fonctionne à plein et il est possible pour chacun de laver ses vêtements entre deux rafraîchissements à la cafétéria.
« L’organisation de la survie »
« La maison dans le jardin, c’est l’organisation de la survie », lâche Brigitte Lucas qui constate que « le nombre d’usagers décroît avec la canicule ». La raison ? La chaleur qui empêche certains de pouvoir s’y rendre. Gérard, lui, s’est installé au bois de Vincennes pour rester le plus au frais possible. Il vient durant la journée dans ce centre pour boire un café chaud et retrouver des connaissances. Enfin, « s’ils sont toujours là ».
Les migrants aussi, sont en première ligne sur le front de la chaleur. « On laisse en pleine canicule des gens sans sanitaires, sans eau. A Paris, certains points d’eau ont même été coupés pour les faire fuir », dénonce Saida, bénévole au sein du collectif Solidarité migrants Wilson. Vu l’urgence de la situation, celui-ci a prévu d’organiser deux distributions alimentaire et sanitaire d’urgence, mardi et samedi à la porte de la Chapelle.