AVIS DE RECHERCHEUne communauté virtuelle signalent les oiseaux perdus

Ile-de-France: Ils comptent sur la solidarité des internautes pour retrouver leurs perruches et leurs perroquets

AVIS DE RECHERCHEDes groupes d’entraide se développent sur les réseaux sociaux pour aider les perruches et les perroquets perdus à retrouver leur home sweet home…
Atika Bakoura

Atika Bakoura

L'essentiel

  • Des propriétaires, dévastés par la perte de leur compagnon, sont prêts à verser de fortes récompenses.
  • Des brigades d’anonymes se mobilisent sur le terrain et sur la toile pour aider ceux qui ont perdu leurs oiseaux.
  • Si certains sont motivés par la solidarité, d’autres le sont par le profit.

«Perdue Lucky, perruche Calopsitte baguée. Sa tête est jaune avec les joues oranges, adore le millet, et chanter la musique du film la famille Adams ». « Perdue Java, perruche calopsitte qui répond au sifflement de la Marseillaise. Apprivoisée mais ne se laisse pas attraper facilement. » Un condensé de petites annonces postées sur des pages communautaires de Facebook comme Animaux perdus-trouvés, Association de sauvegarde et d’accueil des perroquets ou encore Spa refuge.

Les propriétaires désemparés par la perte de leur compagnon sont en effet de plus en plus nombreux à tenter de retrouver leurs oiseaux grâce à ces communautés d’entraide.

Suzy a été retrouvée

Côme Bastin a perdu son perroquet « hyper affectueux », le 15 octobre 2016, dans le 11e arrondissement de Paris. Suzy avait l’habitude de l’accompagner, à l’épaule, pour « prendre un verre » dans le quartier. Mais un jour, elle sursaute au bruit d’un moteur, prend peur et s’envole jusqu’à perdre de vue son propriétaire. Désemparé, celui-ci s’endort le soir « la mort dans l’âme ». C’est donc, sans y croire, qu’il poste une annonce virtuelle sur les groupes d’entraide. Suze a décidé de réapparaître, le lendemain, sur l’épaule d’un « client qui prenait un verre dans un bar », non loin, du quartier de Charonne, sourit son propriétaire. Le serveur qui avait vu l’annonce, a reconnu Suze et l’a signalé à son propriétaire. Seulement, tous n’ont pas eu cette chance.

Pepipo est dans la nature

Le 12 mai, dans le 4e arrondissement de Paris, Bung Hoangthiy a perdu Pepipo, sa perruche ondulée « très attachante ». Celle-ci a profité de la fenêtre ouverte pour s’enfuir alors que son propriétaire nettoyait le plafond avec un balai. Un envol qui met fin à quatre ans de vie commune.

Dévasté, Bung Hoangthiy a posté l'avis de recherche « un peu partout sur internet » et a placardé des affiches dans tout le Marais. Une lueur d’espoir a émergé d’un agent de la mairie de Paris qui a cru reconnaître la perruche. « Malheureusement, ce n’était pas Pepipo », lance désespéré le propriétaire, qui a depuis perdu « l’envie de boire et de manger ».

Forte récompense à la clef

Prêt à tout pour la retrouver, Bung Hoangthiy a même mentionné une récompense de 200 euros, sur sa petite annonce, dans le but de « motiver les gens », se justifie-t-il. Une mesure que préconise Anne Boisset, responsable de l’association de sauvegarde et d’accueil des perroquets (ASAP), sans quoi « les avis de recherche sont arrachés et les oiseaux introuvables. » Côme Bastin était par exemple prêt à verser une forte récompense : « 500 euros même plus si cela était nécessaire ».

Sur le terrain, ce sont donc des brigades d’anonymes qui se mobilisent pour signaler l’emplacement des oiseaux trouvés, leurs caractéristiques accompagnées de clichés. Des amoureux des animaux souvent motivés par la solidarité et parfois par le profit.

Des propriétaires dévastés mais pas crédules

Un trafic juteux touche ces espèces qui rendent vulnérables les propriétaires. « J’ai reçu un appel louche avec une histoire à dormir debout », raconte Bung Hoangthiy qui admet être perdu sans Pepipo mais pas crédule.

Mathilde perd Joey, son perroquet, le soir du 9 juillet à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis à cause de trois détonations d’armes à feu. La propriétaire a reçu une vidéo où « un oiseau semblable » au sien apparaît mais « C’est un peu délicat car on me demandait de l’argent en échange. »

Anne Boisset, responsable de l’association de sauvegarde et d’accueil des perroquets (ASAP) assure que : « 80 % des particuliers les retrouvent. » Les 20 % restants sont « des personnes qui décident de les garder voire de les vendre ».