RAFRAICHISSEMENTPourquoi l’eau dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine va être meilleure?

Pourquoi 1 million d'habitants des Yvelines et des Hauts-de-Seine vont avoir une eau adoucie?

RAFRAICHISSEMENTSuez s’engage, depuis le 1er juillet, à fournir une eau moins calcaire avec à la clé une « économie de près de 200 euros »….
A.B.

A.B.

L'essentiel

  • En Ile-de-France, l’eau est naturellement riche en calcaire.
  • Le Syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers (SEPG) et Suez s’engagent à fournir une eau moins calcaire à 610.000 habitants des Hauts-de-Seine et 500.000 des Yvelines.
  • Les foyers réaliseront une économie comprise entre « 150 et 250 euros » ;

Gazeuse ou plate, l’eau est la boisson préférée des Français en cette période de canicule. Depuis le 1er juillet, le Syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers (SEPG) et Suez s’engagent à fournir une eau moins calcaire à 610.000 habitants de dix collectivités des Hauts-de-Seine et 500.000 habitants de 35 communes des Yvelines. Ces deux départements présentent une eau particulièrement chargée en calcaire. Le procédé de décarbonation – ou le fait de retirer le calcaire de l’eau – est déjà éprouvé en France et à l’étranger. Son principe consiste à diminuer la teneur en calcaire d’une eau afin de la rendre « douce » soit de meilleure qualité.

Pourquoi adoucir l’eau ?

En Ile-de-France, l’eau est naturellement riche en carbonate de calcium, aussi appelé calcaire. Celui-ci adhère aux parois des appareils électroménagers (robinetterie, machine à laver, bouilloire, douche…) et les détériore au fil du temps. « Une étude clientèle a révélé que le calcaire est la gêne principale de nos clients », annonce Florent Casy du SEPG. L’eau carbonatée présente des désagréments au quotidien tels que les peaux agressées qui tiraillent ou un linge trop rêche. Pour Florent Casy, l’adoucissement de l’eau permettrait aux foyers de consommer plus « d’eau de boisson » – eau du robinet –, qui « coûte moins cher qu’une eau en bouteille. »

Comment fait-on ?

L’opération de décarbonatation consiste à enlever l’excès de calcaire lors du traitement de l’eau potable. Pour ce faire, l’eau est « déséquilibrée » à l’aide de soude, ce qui permet de conserver les sels minéraux et le calcium, nécessaires pour la santé, et de rejeter en fond de cuve le calcaire, explique Stéphane Cordier, directeur général adjoint de Suez Eau France. A la fin du procédé, l’eau qui sort de l’usine a une teneur en calcaire « divisée par deux. »

Depuis début juin, certains ont peut-être dû s’en rendre compte mais l’eau s’est adoucie « graduellement dans les foyers situés au nord des Hauts-de-Seine » annonce Suez dont l’objectif n’est pas de supprimer tout le calcaire : « si on adoucit trop, l’eau peut être corrosive. » C’est pourquoi, Stéphane Cordier conseille aux foyers équipés d’un filtre adoucisseur d’eau individuel, de le supprimer ou de le régler.

Qu’est-ce qui va changer pour les habitants des Hauts-de-Seine et des Yvelines ?

L’eau décarbonatée changera les modes de consommation des foyers. L’eau de meilleure qualité est perçue avec de nombreux avantages : « l’entartrage plus lent des appareils électroménagers prolongera leur durée de vie », puis, « les foyers utiliseront moins de produits détergents », élude Florent Casy, qui laisse entrevoir un premier impact économique. « Les habitants se rendront compte que les chauffe-eau consommeront moins », évoque Stéphane Cordier qui poursuit « les usagers utiliseront moins de savon ou de shampoing, car ils mousseront plus ». Pour Suez, « cet ensemble d’économies permettra de réaliser par foyer [2 adultes/2 enfants] soit entre 150 et 250 euros. »

Et qu’en est-il du reste de la banlieue ?

Pour le reste de l’Ile-de-France dont l’eau douce peine à arriver, Suez assure engager ses équipements à la demande des collectivités. « On veut continuer dans cette voie car les usagers réclament ce genre d’initiatives. » Ainsi, Suez compte poursuivre son expansion dans « l’ouest parisien, le sud de Paris, l’Essonne, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne. » Quant à la Seine-Saint-Denis, le groupe n’a, pour le moment « pas d’importantes implantations ».