Paris: Froid polaire, canicule, pluie extrême... Quel climat dans le futur pour la capitale?
SOCIETE•Des canicules plus fréquentes et des étés plus chauds devraient rythmer la capitale d’ici à la fin du siècle, selon Météo France et l’Agence parisienne du climat…Romain Lescurieux
L'essentiel
- Une conférence était organisée ce vendredi par Météo France et l’Agence parisienne du climat. Son intitulé : « Paris face au changement climatique ».
- Selon les études, il faut s’attendre d’ici à la fin du siècle à une augmentation du nombre de jours « très chauds » à Paris.
«Actuellement, nous enregistrons en moyenne un jour de vigilance orange concernant la canicule. Dans les prochaines années, ce chiffre pourrait atteindre entre 10 à 25 jours », souligne Raphaëlle Kounkou-Arnaud, responsable étude et climatologie à Météo France.
Ce vendredi une conférence était organisée en partenariat avec l’Agence parisienne du climat, au sein de la Cité universitaire (XIVe arrondissement). Son intitulé : « Paris face au changement climatique ». L’occasion de revenir sur l’évolution du climat dans la capitale et les enjeux pour ces prochaines années.
« De 1 à 4 degrés en plus »
Le climat de Paris à l’horizon 2100, « sera plus chaud, avec des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses et des hivers plus doux et arrosés », note Météo France. « Même en étant le plus efficace possible et en mettant tout en place, le changement climatique est avéré et il y aura entre 1 et 4 degrés en plus dans la capitale les prochaines années », analyse Anne Girault, directrice de l’Agence parisienne du climat.
En effet, selon les études de l’agence, il faut s’attendre d’ici à la fin du siècle à une augmentation du nombre de jours « très chauds ». Soit une température supérieure à 30 degrés. La capitale pourrait être confrontée à des épisodes de ce type entre 10 et 45 jours par an, contre 10 jours en moyenne aujourd’hui, selon les prévisionnistes. Concernant les jours « extrêmement chauds » (température supérieure à 35 degrés), ils seraient, eux, au nombre de 1 à 12 jours par an contre 1 jour en moyenne aujourd’hui.
La canicule de 2003, un été « frais » ces prochaines années ?
Avec une température moyenne de 22,6 degrés, l’été 2003 a été le plus chaud jamais observé à Paris depuis le début des mesures au sein du parc Montsouris, en 1872. « A la fin du siècle et pour les scénarios les plus pessimistes – sans politique visant à faire baisser ou stabiliser les émissions de gaz à effet de serre –, un été comme celui de 2003 serait fréquent », s’alarme-t-on à l’Agence parisienne du climat.
A noter que les épisodes de sécheresse agricole (assèchement des sols) seront aussi plus fréquents et plus intenses. Enfin, si des épisodes de froid vont encore se produire, ils seront toutefois en diminution. Sur les autres événements climatiques, un certain nombre d’incertitudes persistent encore notamment les pluies extrêmes et les phénomènes liés au vent. Quoi qu’il en soit « il est nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour atténuer le réchauffement climatique et adapter le territoire à ses effets locaux », note l’Agence. « Il faut passer à l’action sans perdre son temps. Les deux prochaines années sont décisives », rappelle Anne Girault.
En 2015, la ville de Paris s’est dotée d’une stratégie d’adaptation au changement climatique. Au total, 30 objectifs et 35 actions s’articulent autour de quatre piliers pour « faire de Paris une ville plus résiliente ». Soit, « protéger les Parisiens face aux événements climatiques extrêmes, garantir l’approvisionnement en eau, en alimentation et en énergie, aménager la ville de façon plus durable et accompagner les nouveaux modes de vie en renforçant la solidarité ».