VIDEO. «Paris est une fête»: Le film qui dresse le nouveau visage de la capitale et d’une génération
CULTURE•L’équipe du long-métrage « Paris est une fête » a lancé vendredi 19 janvier une opération de crowdfunding pour espérer finaliser son film…Romain Lescurieux
L'essentiel
- Confectionné avec 4.000 euros provenant de l’équipe et d’un producteur, le film Paris est une fête lance un financement participatif pour financer le mixage, le travail de son, etc.
- L’atmosphère de la capitale a été captée de la Fête de la musique 2014 aux obsèques de Johnny mais également pendant les attentats du 13-Novembre.
- « Nous avons aussi essayé de faire du cinéma différemment, de façon spontanée. Ce qui correspond à notre génération », explique l’actrice Noémie Schmidt.
De la fête de la musique 2014 aux obsèques de Johnny Hallyday. Durant trois ans et demi, une bande de copains a utilisé le vrai décor de la capitale – ses habitants, ses événements, ses rassemblements et ses heures plus sombres – pour réaliser un film intitulé Paris est une fête. A l’arrivée, ce long-métrage, actuellement en phase de post-production, fait ressortir le visage d’une ville et d’une génération, à travers une histoire sans lien avec l’actualité. Mais bien ancrée dans l’ambiance actuelle.
Le synopsis: « Anna rate le vol qu’elle aurait dû prendre pour retrouver Greg à Barcelone. L’avion s’écrase. Prise dans le vertige d’une mort évitée de peu, elle s’éloigne de la réalité et du présent. Alors que son couple se désagrège, Paris devient le miroir de sa détresse. » Un scénario qui a mûri au fil du tournage, dans un Paris plongé dans un « état de tension ». « Il y avait quelque chose d’électrique dans l’air, un sentiment intime partagé par toute une foule, quelque chose d’inédit », note l’équipe, qui revient pour 20 Minutes, sur ce projet.
a« Filmer la vie, la foule, Paris »
« Au début, on partait sur un petit film entre potes, sur notre temps libre », explique sous pseudonyme, une certaine Elisabeth Vogler. « Nous voulions surtout filmer à l’extérieur, filmer la vie, la foule, Paris. L’idée c’était aussi de voir comment on évolue quand on a moins de trente ans dans cette ville ». Alors, avec une petite caméra stabilisée, Elisabeth Vogler arpente Paris avec l’actrice, Noémie Schmidt, 27 ans. Ils tournent durant la Fête de la musique ou encore le festival électro Peacock, lieu de rencontre des personnages principaux. Puis, l’atmosphère s’assombrit. « Il fallait raconter une histoire qui nous ressemble, un couple qui essaie juste de vivre et qui se retrouve projeté dans des événements qui le dépassent ».
Attentats de Charlie Hebdo, la marche du 11 janvier, les attentats du 13 novembre… Si le film n’en parle absolument pas, l’équipe du film a en revanche capté l’atmosphère de ces moments. Tout comme lors des manifestations contre la Loi Travail, puis lors des rassemblements Nuit Debout. L’idée est de ne pas reproduire la réalité mais de composer avec.
« Des moments très tendus, électriques, mais aussi porteurs d’espoir »
« Nous nous sommes retrouvés face à une ville en tension mais aussi en mutation. Il y a eu des moments très tendus, parfois avec beaucoup de violence, des moments électriques, mais aussi porteurs d’espoir et d’énergie positive, avec la volonté d’aller plus loin et de faire bouger les choses. Bref, une vraie envie de se surpasser et de vivre l’instant présent », explique à 20 Minutes, Noémie Schmidt, l’actrice principale.
L’angoisse de son personnage a également permis de mettre le doigt sur ce qui marque une génération, indique l’équipe : Peut-on croire en l’avenir quand la peur nous détermine ? « En tout cas, la présence de l’autre autour de soi est désormais fondamentale », analyse Elisabeth Vogler, qui procède aussi avec ce projet, à contre-courant de l’industrie cinématographique en France.
Un film fait subvention mais qui en a besoin pour être fini
« Nous avons aussi essayé de faire du cinéma différemment, de façon spontanée. Ce qui correspond à notre génération », reprend Noémie Schmidt. Confectionné avec 4.000 euros – provenant de l’équipe et d’un producteur – ce film s’est fait sans subvention et sans pré-achat. « C’est à l’inverse de ce qui se fait actuellement en France », affirme Olivier Capelli, producteur du projet, via sa société Les Idiots. « Mais désormais, finir sans argent c’est compliqué. Notamment pour le mixage, le travail de son, etc. », indique Elisabeth Vogler. Alors, ils comptent désormais sur les gens. Vendredi dernier, l’équipe du film a lancé une opération de crowfunding.
Ils ont fixé un objectif de 30.000 euros. Ce jeudi, la cagnotte atteignait plus de 9.000 euros. Selon l’équipe de Paris est une fête, « l’objectif est d’amener le film jusque dans les salles de cinéma. C’est le défi qu’on veut relever ».