POLITIQUE«A l'époque, c'était open bar pour les automobilistes», lance Anne Hidalgo

«A l'époque, c'était open bar pour les automobilistes», Anne Hidalgo justifie sa politique voiture

POLITIQUELa maire de Paris Anne Hidalgo a donné une longue interview au «Monde» dans laquelle elle annonce une grande votation citoyenne au printemps sur la fin des voitures thermiques d'ici à 2030...
Floréal Hernandez

F.H.

L'essentiel

Voiture, vélo, opposition. Dans un entretien accordé au Monde, la maire de Paris Anne Hidalgo rappelle qu’elle a été élue en 2014 sur des promesses électorales qui fâchent aujourd’hui. « Je leur [les Parisiens] proposais la sortie du diesel en 2020, la fermeture des voies sur berge aux voitures, la restriction de la circulation… tout cela a été clairement énoncé dans mon programme. »

Dans cette interview, l’édile fait le point sur la voiture à Paris, le vélo et glisse quelques tacles à Valérie Pécresse. Voici les grandes lignes.

La voiture à Paris. « Ma bataille n’est pas contre la voiture, mais contre la pollution », lance Anne Hidalgo. Les mesures qu’elle a prise ou qu’elle va prendre – « les Crit'Air 4 seront interdits au premier semestre 2019, puis les Crit’Air 3 en 2022, pour arriver à la fin du diesel à Paris en 2024 », égrène-t-elle au Monde – l’ont été pour réduire la pollution dans la capitale.

A ceux qui pestent contre les embouteillages à Paris dus aux mesures qu’elle a imposées, elle répond : « C’est compliqué de changer de modèle dans une ville qui a fait du tout bagnole pendant 50 ans. Les bouchons, c’est vieux comme Paris. Des textes de Balzac et de Hugo évoquent les embouteillages dans la capitale […]. A l’époque [des années 1950 à 1980], c’était open bar pour l’automobiliste. »

La maire de Paris annonce « une votation citoyenne » « sur la fin des voitures thermiques, d’ici à 2030 ». Celle-ci sera organisée « un dimanche au printemps, avant ou après le dernier vote sur le plan climat au Conseil de Paris. Je souhaite que tous les Parisiens inscrits sur les listes électorales puissent y participer donc y compris les citoyens européens, mais aussi les résidents non-communautaires qui vivent dans la capitale. Et je souhaite pouvoir l’ouvrir aux 15-18 ans car il s’agit de leur avenir. »

Vélo et Vélib'. Le lancement de Vélib' 2 par Smovengo est chaotique avec seulement 107 stations ouvertes sur les 300 prévues. « Je mets la pression tous les jours sur le nouveau prestataire pour qu’il réponde mieux au cahier des charges » et Anne Hidalgo a décidé le dédommagement des abonnés « en leur remboursant le mois de janvier. SI les retards persistent, je suis favorable à ce que nous remboursions aussi février. »

Concernant le plan vélo, la maire « négocie avec la préfecture de police » sans « passage en force, sans aller au clash permanent ». Avec le préfet, elle discute « au tronçon près, mais nous avançons notamment sur des pistes bidirectionnelles qui sécurisent l’usage du vélo ».

Des tacles à Valérie Pécresse. A la présidente LR de la région Ile-de-France, Anne Hidalgo glisse : « Elle aurait mieux fait de consacrer toute son énergie à faire en sorte que le réseau de transport en commun francilien fonctionne mieux » plutôt que de faire « un combat politicien » sur les voies sur berges.

La maire de Paris « regrette » que les transports en commun ne soient plus gratuits lors des pics de pollution. « A l’heure où nous devons rendre les transports en commun plus attractifs pour les citoyens, en Ile-de-France, c’est le contraire : la région décide à chaque rentrée d’augmenter le prix du passe Navigo. »