SOCIETEPSA Poissy: Neuf salariés fixés sur leur sort mercredi

PSA Poissy: Poursuivis pour séquestration, neuf salariés fixés sur leur sort mercredi

SOCIETEIls sont notamment poursuivis pour «arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi d'une libération avant le 7e jour»...
Les salariés de GM&S manifestent le 5 septembre 2017 devant le site PSA de Poissy, dans les Yvelines.
Les salariés de GM&S manifestent le 5 septembre 2017 devant le site PSA de Poissy, dans les Yvelines.  -  CHRISTOPHE SAIDI/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Neuf salariés de PSA, dont huit délégués CGT, contre lesquels cinq mois de prison avec sursis ont été requis pour avoir séquestré un chef d'équipe à l'usine de Poissy (Yvelines), seront fixés sur leur sort mercredi.

Ils sont poursuivis pour «arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivi d'une libération avant le 7e jour», et pour «violence commise en réunion suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours».

« Engouffrés » dans le bureau

L'affaire avait démarré en février lorsqu'un salarié, de retour d'arrêt maladie, s'était vu attribuer un poste incompatible selon lui avec ses prescriptions médicales. Huit élus CGT l'avaient alors accompagné dans le bureau de son chef d'équipe pour en discuter.

Absent au procès, l'agent de maîtrise a déclaré s'être senti «emprisonné» durant ce huis clos, a relaté la présidente à l'audience du 16 novembre devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Les syndicalistes se sont, selon lui, «engouffrés» dans son bureau, l'un d'entre eux se plaçant devant la porte fermée. On lui aurait ensuite parlé «de façon extrêmement agressive et menaçante», sans qu'il puisse s'exprimer.

Après leur départ, il s'était «effondré en larmes», a affirmé son supérieur, avant de se voir prescrire sept jours d'ITT (incapacité totale de travail) et d'être arrêté deux mois.

Les neuf prévenus, caristes ou opérateurs, ont livré une tout autre version, relatant s'être croisés «par hasard» dans les couloirs de l'usine et avoir décidé d'accompagner «en délégation» le salarié auprès de ses supérieurs pour le défendre.

L'agent de maîtrise les a «invités» à entrer dans son bureau où ils ont eu une discussion «calme», ont relaté les salariés, réfutant toute «menace». Selon la défense, la scène n'a duré que «17 minutes».

Procédures de licenciement invalidées

Après les faits, des procédures disciplinaires ont été engagées par la direction. Les procédures de licenciement ont été invalidées par l'inspection du travail, mais chacun des prévenus a été mis à pied entre quatre et huit jours.

«La violence des propos, la répétition des questions, la présence de ce groupe, l'absence de liberté d'aller et venir a créé un choc psychologique particulièrement important», a souligné l'avocate des parties civiles, Me Hélène Clamagirand.

«Vous avez à juger d'un véritable coup de force» de la part de syndicalistes qui se sont comportés comme des «délinquants», a tancé la procureure Fabienne Bonnet en requérant la même peine avec sursis pour tous.

«Des faits, des éléments démontrés, vous n'avez rien de tout ça», avait répliqué l'avocate de la défense, Me Marie-Laure Dufresne-Castets, qui a plaidé la relaxe. «Nous savons qu'ils n'ont commis aucun délit et espérons que cela sera reconnu», a-t-elle indiqué à l'AFP lundi.