Congés d’été à Paris: Trouver une boulangerie ouverte peut être long comme un jour sans pain
CONSOMMATION•En juillet-août, il est plus difficile de trouver une boulangerie ouverte à Paris. Que les gourmands de viennoiseries se rassurent, des solutions existent…Marie-Laëtitia Sibille
L'essentiel
- Depuis que les boulangeries ne sont plus forcées d’ouvrir l’été, les Parisiens courent après les baguettes.
- Des solutions de repli ou des sites pour s’informer sont disponibles.
«Il peut y avoir la Révolution sans problème à Paris, chez nous, c’est tout le temps ouvert, sauf entre Noël et Nouvel An ! », s’amuse Carole, de La Boulangerie du 37, dans le 15e arrondissement de Paris. Il y a plus de 200 ans et notamment après la Révolution, pour éviter la famine, un système de réquisition estivale des boulangers parisiens les contraignait à rester ouverts au moins un mois. Depuis la loi relative à la simplification de la vie des entreprises et l’été 2015 qui a suivi, les boulangers de la capitale peuvent enfin prendre leurs vacances quand bon leur semble.
« Assurer un service minimum »
D’où la course à la baguette pour les consommateurs, qui ne sont plus assurés de trouver un commerce ouvert près de chez eux. Selon le témoignage de Franck Thomasse, vice-président du syndicat des boulangers-pâtissiers du Grand-Paris, recueilli par Le Figaro, au moins une boulangerie sur quatre reste ouverte l’été dans chaque quartier parisien, notamment en août : « Dans l’ensemble, le consommateur trouve du pain et les boulangers s’entendent pour assurer un service minimum. »
Mais ce n’est pas forcément le ressenti des Parisiens, comme en témoigne un habitant du 17e arrondissement, près du boulevard de Clichy : « Le dimanche 6 août, c’était difficile, j’ai marché un quart d’heure et fait six boulangeries avant d’en trouver une ouverte. Les trois habituellement ouvertes le dimanche étaient fermées ! » Des trajets supplémentaires qui peuvent s’avérer problématiques pour les personnes âgées, par exemple.
Une liste pour se renseigner
Habiter à proximité des lieux où se trouvent des chaînes comme Paul ou La Brioche dorée, ouvertes sept jours sur sept, par exemple près d’une gare, peut être un avantage. Sans compter les grandes surfaces et supérettes, qui représentent néanmoins une concurrence directe pour les artisans indépendants. Autre solution pour informer les consommateurs et leur permettre d’anticiper leur course, un site Internet a été créé par la Chambre professionnelle des artisans boulangers, sur lequel les commerçants parisiens peuvent s’inscrire bénévolement afin d’indiquer leurs dates de congés. La liste n’est pas exhaustive, mais ça ne mange pas de pain d’y jeter un œil.
Pour « La Boulangerie du 37 », le casse-tête est résolu : « Avant, on déclarait à la préfecture nos dates de fermeture, en juillet ou en août une année sur deux, et on donnait le nom d’une autre boulangerie ouverte dans le quartier », poursuit Carole. « Mais toutes les boulangeries ne jouaient pas le jeu… Maintenant, on s’arrange entre nous, les salariés, pour faire tourner les congés et toujours être ouverts. »
Plus de pharmaciens que de boulangers
Tout comme les pharmaciens parisiens, soumis à un système de garde pour offrir un service minimum aux clients, les boulangers devraient donc être assez nombreux pour satisfaire les papilles des Franciliens. « Mais dans le quartier, il y a plus de pharmacies ouvertes que de boulangers ! », observe une pharmacienne du 10e arrondissement.
Reste que le Parisien avec béret sur la tête et baguette de pain sous le bras a encore de beaux jours devant lui.