Yvelines: Echo, le chien enfermé deux ans dans une fourgonnette, sera bientôt adopté
MALTRAITANCE ANIMALE•Son sort avait ému les défenseurs de la cause animale, mais avant tout les policiers versaillais qui ont procédé au sauvetage du chien. Aujourd'hui, Echo se rétablit dans un refuge avant d'être adopté...Julie Bossart
Echo reprend du poil de la bête. Quatre jours après sa libération, ce berger malinois de 9 ans apprend à « se resocialiser » dans un refuge, témoigne auprès de 20 Minutes l’un des policiers ayant volé à son secours.
Alertés par un riverain qui s’était ému d’entendre des aboiements incessants provenant d’une Renault Kangoo garée sur le parking d’une résidence de Saint-Cyr-l’Ecole, dans les Yvelines, des fonctionnaires de Versailles, « tous sensibles à la cause animale », sont intervenus dimanche après-midi.
Dans la fourgonnette dont les portes arrière, collées contre des thuyas, ne laissaient passer qu’un mince filet d’air, ils ont découvert une pauvre bête attachée au plancher par un mousqueton d’une vingtaine de centimètres à peine. Sans eau ni nourriture, alors que l’air était suffocant ce jour-là. « Echo avait cinq fois moins d’espace que dans un refuge de la SPA », indique cette même source. Selon un riverain cité par Le Parisien, la situation durait depuis au moins deux ans : « On voyait son propriétaire le promener dans le quartier le soir, mais, après, il passait son temps là-dedans. On l’entendait gratter sur le plancher. »
Echo n'est pas agressif, contrairement à ce que déclairait son propriétaire
Aujourd’hui, le malinois apprend à « se resocialiser » dans un refuge avant que sa famille d’accueil ne vienne le récupérer en cette fin de semaine. « Il est beaucoup plus serein et ne perd plus ses poils par poignées, indique le fonctionnaire. Il ne se montre pas non plus agressif envers les autres chiens ou les personnes qui passent devant lui. D’ailleurs, pour le sortir de sa prison, on n’a eu à utiliser qu’un paquet de croquettes. » Un comportement qui contredit la version de son propriétaire.
Auditionné dimanche, l’homme de 34 ans, qui vit dans la résidence juste en face du parking où il garait sa fourgonnette, a expliqué que son chien était trop dangereux pour vivre sous le même toit que son fils. Aux fonctionnaires qui lui demandaient s’il avait conscience des conditions de vie qu’il imposait à son animal, il a répliqué, précise Le Parisien : « Vous avez une échelle du bonheur animal ? »
Perte de la carte professionnelle
Si Echo, rebaptisé Kangoo par les policiers qui ont constaté que le nom du chien ne figurait pas dans sa puce électronique, a droit à une seconde chance, ce ne devrait pas être le cas de son propriétaire. Vigile de profession, l’homme qui exerce à La Celle-Saint-Cloud pourrait perdre sa carte professionnelle. Son signalement doit effectivement être transmis au conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), instance née de la volonté commune de l’Etat et de la profession pour moraliser et de professionnaliser le secteur.
Poursuivi pour mauvais traitements, le trentenaire est passible d’une contravention de 4e classe. Il devra répondre de ses actes devant le tribunal de police de Versailles, à l’automne. Il encourt la confiscation de son chien, l’interdiction pour trois ou de manière définitive de posséder un animal et 750 euros d’amende. Sans compter 2000 euros de dommages et intérêts, toujours demandés, la plupart octroyés, par les associations de défense des animaux. Certaines, comme OneVoice, ont déjà fait savoir qu’elles comptaient porter plainte.