Val-de-Marne: Condamné à 30 ans de prison pour avoir tué sa femme enceinte et ses deux enfants
JUSTICE•Ce Roumain de 40 ans n’a pas expliqué son geste lors de son procès…F.H. avec AFP
L'essentiel
- L’auteur des faits a-t-il été victime d’une « altération du discernement » ?
- Nombreuses disputes dans ce couple à cause de problèmes d’argent
- Il avait fui en Allemagne avant de se rendre
La perpétuité avait été requise contre ce père de famille. Finalement, il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Val-de-Marne pour le meurtre de sa femme enceinte de sept mois et de ses deux enfants de 5 ans et 18 mois. Elle avait été tuée de 13 coups de couteau alors que les enfants ont été égorgés, dans la chambre familiale au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne).
Absence de mobile clair
Ce Roumain de 40 ans, qui semblait aimer ses enfants et passait pour un ouvrier modèle, a-t-il été victime d’une «altération du discernement », une crise psychologique passagère ? En l’absence de mobile clair, c’était la thèse des deux psychiatres qui l’ont examiné, intrigués par « l’acte incompréhensible » d’un sujet « vierge de toute pathologie ».
L’horreur aurait selon eux été déclenchée par une « phrase sentence » de sa femme, ce fameux vendredi matin. Le lundi précédent, un chantier avait conduit cet électricien dans le bâtiment à rentrer très en retard. Alors avant qu’il parte travailler, sa femme lui dit : « Si tu fais comme lundi, c’est mieux que tu reviennes pas. » Cette phrase, vécue « comme un abandon, […] l’a soudainement écartelé entre deux devoirs impérieux : le travail et l’amour familial », a analysé à la barre l’un des psychiatres.
Il fuit, tente de se suicider puis se rend
Une tension que chacun peut connaître, mais qui aurait été vécue « de manière extrême » par cet homme qui se disputait régulièrement avec sa femme à cause de leurs problèmes d’argent. Le couple gagnait 2.300 euros par mois et partageait le deux-pièces familial avec la sœur et le beau-frère de la femme.
Contre cette thèse de la folie « rassurante », l’avocate générale a dénoncé la « mémoire à contenu variable » du tueur et sa « fuite organisée ». Le meurtrier a fermé à clé derrière lui, enlevé la batterie du téléphone de sa femme, pour disparaître pendant quatre jours à Francfort (Allemagne). Là, il avait tenté de se suicider avant de se rendre au commissariat de Forbach (Moselle).
« La peine importe peu »
« Refuser l’existence de cette altération [du discernement], c’est nier l’homme bon, généreux et travailleur qu’il a été pendant 20 ans », a plaidé Maude Savey, l’une de ses avocates. Pour elle, « s’il n’avait pas aimé sa femme et ses enfants, il les aurait quittés, tout simplement ».
« La peine importe peu », a déclaré à l’AFP Valentine Rebérioux, l’avocate de la famille des victimes : « Le seul enjeu, c’était de savoir s’il savait ce qu’il faisait et la cour a répondu “oui”. »