Paris: La Brigade Anti-sexiste «a reçu des encouragements et des insultes» lors de son opération contre le «manspreading»
INTERVIEW•300 autocollants pour dénoncer le «manspreading» dans les transports ont été collés par la Brigade Anti-sexiste dans 30 rames de métro et sur les 14 lignes parisiennes, vendredi dernier...Propos recueillis par Floréal Hernandez
L'essentiel
- Lors de cette opération de collage, les membres de la Brigade Anti-sexiste (BAS) ont reçu des encouragements mais également des insultes
- La BAS compte une trentaine d’antennes en France, une en Suisse et une autre en Belgique
Depuis vendredi soir, des autocollants dénonçant le « manspreading » sont apparus dans le métro. Cette opération n’a pas été menée par la RATP pour lutter contre le « syndrome des couilles de cristal » mais par la Brigade Anti-sexiste, un groupe militant féministe parisien.
Lors de cette action, « 300 autocollants ont été collés dans 30 rames couvrant ainsi 14 lignes », indique un communiqué de presse commun des Effronté-e-s, de la Brigade Anti-sexiste (BAS) et des Chiennes de garde. Laureline, membre et cofondatrice de la BAS, raconte à 20 Minutes l’opération de vendredi soir.
Quel accueil avez-vous reçu dans les rames de métro lors du collage des autocollants anti-manspreading ?
Les réactions ont été très diversifiées, autant chez les hommes que chez les femmes. Certaines personnes nous ont dit que c’était n’importe quoi. L’une nous a insultés de « féminazi ». D’autres, par contre, ont très bien accueilli notre opération. Quand on collait près d’un manspreader, cela engageait le débat. Certains se sont excusés, des touristes allemands nous ont félicitées. On a aussi bien reçu des encouragements que des insultes.
Avez-vous prévu d’autres actions dans les transports ?
Bien évidemment ! Mais on ne peut les annoncer. L’organisatrice de ce collage, Eva, a reçu de nombreuses insultes sur son compte Facebook et ceux qui l’insultaient ont réussi à faire fermer son compte. La page Facebook de Check tes privilèges VI a signalé notre action à la RATP et demandé notre arrestation. Notre champ d’action est de signaler les publicités sexistes en mettant un autocollant « sexiste » dessus. On a une trentaine d’antennes en France, une en Suisse, une autre en Belgique et une en création aux Etats-Unis.
>> Post de Check Tes privilèges VI.
a>> Action de la Brigade Anti-sexiste sur des pubs à Paris.
Quelle a été la réaction de la RATP à votre opération ?
Pour l’instant, nous n’avons eu aucun retour. Nous souhaitons que des mesures soient prises pour considérer le « manspreading » comme un harcèlement physique que subissent les femmes tous les jours dans les transports. Nous n’avons pas encore eu de contact avec le Stif ou la RATP mais on serait ravi d’en avoir.