Un véritable « business ». Une mère et ses trois filles, soupçonnées d’organiser des lotos illégaux, ont été interpellées dimanche à Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Alors que la loi tolère l’organisation de six lotos par an, elles en organisaient de manière quasiment hebdomadaire. « Elles ne faisaient plus que cela, ça leur rapportait 4.000 euros par mois », indique le commissaire divisionnaire Eric Bérot, chef du service central des courses et jeux de la police judiciaire qui a coordonné l’enquête. En deux ans, le butin s’élève à quelque 300.000 euros.

Les lotos étaient organisés dans des salles municipales de la ville. Commune dans laquelle l’aînée des enfants, âgée d’une trentaine d’années, faisait partie du conseil municipal, selon nos informations. « La mère et la fille aînée au moins ne pouvaient ignorer la loi, la mairie les a averties à de nombreuses reprises de la règle des six lotos maximum », assure le commissaire divisionnaire. Toutes deux sont au RSA.

Financement d’un refuge pour chats

Selon les premiers éléments de l’enquête, qui a démarré à la suite d’un courrier anonyme, la famille a commencé à organiser ces lotos en 2012 pour subventionner leur refuge pour chats, via leur association. Le rythme de ces jeux s'est peu à peu accéléré pour atteindre un rythme d'un loto par semaine en 2015. Pour contourner la limite fixée par la loi, elles ont monté quatre autres associations, dont certaines se sont révélées des coquilles vides, précise une source proche de l'affaire.

Les gardes à vue ont été levées lundi. Les organisatrices devraient être reconvoquées ultérieurement.