Paris: «On ne peut pas voter mais on a envie d’agir», des lycéens se mobilisent contre le FN
PRESIDENTIELLE•Les élèves du lycée Buffon (15e arrondissement) ont organisé ce mardi un sit-in et un concert de klaxons pour dire non au Front national. Un mouvement plus important pourrait s’organiser ce jeudi…Romain Lescurieux
La jeunesse veut emmerder le Front national. Ce mardi matin, une centaine d’élèves du lycée Buffon dans le 15e arrondissement de la capitale, ont organisé un sit-in devant leur établissement pour s’opposer au parti d'extrême-droite et la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
Sur fond de PNL et d’Ed Sheeran, armés de drapeaux et de pancartes griffés de slogans tels que « les jeunes contre Le Pen », « Buffon dit merde à la haine », ils invitaient aussi les automobilistes qui circulaient boulevard Pasteur, à klaxonner. Une action bon enfant qui s’est décidée avant même le premier tour.
« On ne peut pas voter mais on a envie d’agir »
« La semaine dernière nous avons décidé que si Marine Le Pen était au second tour, nous monterions quelque chose », explique Elise, 16 ans, à l’initiative de ce mouvement avec Lolita. « Nous, on ne peut pas voter mais on a envie d’agir », ajoute-t-elle. A travers un événement Facebook, une assemblée générale lundi matin et un dialogue avec la direction, elles ont donc mis en place avec d’autres élèves ce sit-in « plutôt qu’un blocus », qui donne une « moins bonne image », réagit le proviseur présent sur place.
a« Je n’ai ni un bon ou un mauvais œil sur le mouvement. Je fais de la régulation pour éviter tout incident et je m’assure de la sécurité des élèves », indique Michel Pantebre. Pour le moment, « ils se mobilisent intelligemment et donnent l’impression de ne pas être juste là pour sécher les cours. D’autant qu’on a la chance d’avoir une bonne communication ici », conclut-il.
A noter qu’un blocus a également eu lieu au lycée Jules-Ferry (9e arrondissement) et au lycée Voltaire (11e arrondissement). Les élèves de Buffon ont prévu de reprendre le mouvement jeudi matin dès 8 heures. Une action qu’ils espèrent plus globale, alors que des appels à bloquer les établissements continuent à tourner sur les réseaux sociaux.
Une volonté d’étendre le mouvement
« Dans le secteur, les élèves du lycée Duruy sont aussi motivés, mais on aimerait aller au-delà de Paris et de l’Ile-de-France, pour vraiment dire que ce n’est pas notre vote et pas notre voix », reprend Elise. Ainsi, ils ressortiront les mêmes affiches, toujours avec cette volonté de rester « pacifique ». « C’est un message contre le Front national, donc ce serait débile de combattre la haine par la haine. Mais c’est désolant de voir qu’en 2002 tout le monde est sorti dans la rue alors que là, il ne s’est rien passé. Si elle est arrive au pouvoir, nous on n'aura pas rien fait », s’exclame Lolita.
De son côté, la FIDL, syndicat lycéen, appelle aussi à une mobilisation « La forme reste à définir mais il faut défendre les valeurs du vivre-ensemble et faire entendre la parole de la jeunesse par rapport à ce qu’il se passe dans les urnes et tirer la sonnette d’alarme », indique un porte-parole du syndicat.
aEnfin, le collectif d’extrême gauche du Mouvement interluttes indépendants (Mili) a également lancé un appel pour un « grand blocus lycéen » ce jeudi, avant une « manifestation sauvage ».
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